Les pressions sur les prix restent élevées, les coûts de main-d’œuvre et la croissance des salaires ne devraient pas se modérer avant 2025. Tandis que l’inflation pourrait reprendre une trajectoire ascendante en raison des tensions géopolitiques et de l’impact du changement climatique sur les prix alimentaires.
C’est ce qu’a souligné, jeudi 18 juillet 2024, la présidente de la BCE, Christine Lagarde, lors de la conférence de presse qui a suivi la réunion de juillet de la Banque centrale européenne qui, comme prévu, a maintenu les taux d’intérêt inchangés.
Dans ce contexte, Mme Lagarde a déclaré que les options de taux d’intérêt de la Banque restent ouvertes pour la prochaine réunion de septembre et a réitéré que le Conseil prendra en compte les nouvelles prévisions ainsi que toutes les autres données disponibles.
Il convient de noter que la BCE a maintenu ses taux d’intérêt inchangés, comme cela était largement attendu. Tout en soulignant dans l’annonce correspondante les pressions inflationnistes qui restent élevées.
Plus en détail, dans ses déclarations, la présidente Lagarde a souligné que malgré la légère augmentation de certaines composantes de l’inflation sous-jacente en mai, principalement due à des facteurs extraordinaires, la plupart des catégories sont restées stables ou ont ralenti en juin.
Dans le même temps, comme prévu par la BCE, l’effet inflationniste de la hausse des salaires est compensé par la limitation de la rentabilité des entreprises. Tandis que la politique monétaire de la banque maintient des conditions de financement restrictives.
Cependant, comme l’a souligné le président de la banque centrale, dans le même temps, les pressions sur les prix intérieurs restent élevées, l’inflation des services est élevée et l’inflation globale devrait rester supérieure à notre objectif (2 %) pendant une bonne partie de l’année 2025.
D’après Mme Lagarde, les salaires continuent d’augmenter à un rythme élevé pour compenser la période inflationniste qui a précédé et, combinés à une faible productivité, ont contribué à l’augmentation des coûts unitaires de main-d’œuvre, même si celle-ci a quelque peu ralenti au premier trimestre de cette année.
Il a ajouté que la hausse des coûts du travail devrait persister à court terme, mais dans le même temps, les dernières données sur les bénéfices confirment les attentes de la BCE et les indicateurs pointent vers un ralentissement de la croissance des salaires au cours de l’année prochaine.
En outre, les bénéfices des entreprises ont diminué au premier trimestre, contribuant ainsi à compenser l’impact inflationniste de la hausse des coûts de main-d’œuvre, et les données de la BCE suggèrent qu’ils continueront de baisser à court terme.
Dans ce contexte, la Banque européenne continue d’attendre que son calendrier de réduction de l’inflation soit confirmé, mais Mme Lagarde a souligné les tensions géopolitiques actuelles, qui pourraient s’intensifier, ainsi que le changement climatique, avec son impact potentiel sur les prix alimentaires, comme risques supplémentaires.
D’un autre côté, l’inflation pourrait également surprendre positivement si la politique monétaire limitait la demande plus que prévu.
Par ailleurs, la présidente de la BCE a noté que l’activité économique dans la zone euro avait ralenti au deuxième trimestre et que sa reprise était principalement soutenue par les services. Tandis que les indicateurs industriels et d’exportation étaient plutôt faibles, même si elle s’attend à des taux plus élevés à mesure que l’économie mondiale se redresse.
En ce qui concerne le marché du travail, il a déclaré qu’il restait résilient, le secteur des services créant probablement le plus de nouveaux emplois au deuxième trimestre.