Les résultats préliminaires d’une étude de terrain, réalisée par le Forum tunisien des droits économiques et sociaux (FTDES) sur la situation des migrants en Tunisie sur un échantillon de 379 migrants, a dévoilé que 60 % des personnes interrogées sont arrivées en Tunisie par la frontière terrestre avec l’Algérie.
Le porte-parole officiel du FTDES, Romdhane Ben Amor, a souligné, mardi 23 juillet, au cours d’une conférence de presse consacrée à la présentation des résultats préliminaires de cette étude, que 23 % des migrants interrogés sont arrivés par la frontière terrestre avec la Libye. De ce fait, les frontières avec l’Algérie et la Libye constituent les principaux points de passage vers la Tunisie.
Il a relevé que 44,9 % des migrants subsahariens ont déclaré avoir suivi le parcours migratoire à pied, alors de 9,8 % ont utilisé des moyens de transport pour arriver en Tunisie.
Cette étude de terrain qui a été réalisée de mars à mai 2024 dans le Grand- Tunis, Sfax et Zarzis, sur un échantillon composé de 72 % d’hommes et de 28 % de femmes. Elle a révélé que les migrants irréguliers représentent près de 63 %, dont 25 % sont des demandeurs d’asile.
Les migrants ayant participé à cette étude provenaient de 23 pays africains, dont notamment du Soudan, de la Guinée-Bissau, de la Sierra Leone et de la Côte d’Ivoire.
Les motivations de la migration irrégulière
L’étude du FTDES comporte cinq axes clés, à savoir « les parcours et les conditions d’arrivée », « les conditions de séjours en Tunisie », « les relations sociales et les rapports avec autrui », « les interactions avec les institutions publiques et les acteurs de la société civile », a-t-il ajouté.
Les raisons de la migration sont politiques et économiques, a-t-il dit, soulignant que ces migrants ont fuit les régimes répressifs (66 %) les changements climatiques et la violence, qui constituent les principales motivations de la migration irrégulière.
Conditions de vie en Tunisie
Selon Ben Amor, cette étude révèle que 75,4 % des migrants interrogés ont été contraints de changer de domicile à plusieurs reprises pour éviter l’intervention des autorités sécuritaires, alors que plus de la moitié vivent dans des conditions précaires (rues, parcs et sous les arbres), signalant que 77 % des migrants disent avoir été victimes d’une ou de plusieurs formes de violence.
S’agissant des conditions d’accès aux services de santé, 65,2 % des migrants interrogés se sont rendus fréquemment à la pharmacie pour acheter les médicaments en cas de maladie et 56,5 % utilisent des méthodes traditionnelles de traitement, alors que 24 % se sont rendus à l’hôpital et 7,9 % dans des cliniques privées.
A noter que cette étude de terrain sera publiée dans sa version finale en septembre ou octobre prochains.
Avec TAP