Que peut-on retenir du “test secret“ réalisé aux Etats-Unis par le patron d’OpenAI (la société mère à l’origine de ChatGPT), Sam Altman, concernant un revenu universel?
Selon le site web numerama.com, même si tout n’est pas encore convaincant dans cette étude, il y existe toutefois un certain nombre de points positifs qu’il serait important de considérer.
En effet, Sam Altman a financé une étude durant trois ans dans le but de « déterminer quels seraient les résultats de l’instauration du revenu universel ». C’est dans ce cadre qu’un premier rapport a été publié le 22 juillet 2024. Il se dégage qu’« on ne peut pas déterminer encore s’il s’agit d’une bonne ou une mauvaise idée », souligne numerama.com.
Il faut rappeler que le patron d’OpenAI « rêve d’un monde où les humains pourraient recevoir un revenu mensuel pendant que l’IA et les robots s’occuperaient des tâches pénibles », rappelle notre source. C’est ce qui explique qu’il a mené un programme de financement durant trois ans pour voir comment des individus réagiraient s’ils touchaient chaque mois une somme d’argent supplémentaire. Pour ce faire, «… 1 000 personnes tirées au hasard ont touché 1 000 dollars par mois. Tous les participants touchaient moins de 30 000 dollars par an (sachant que le salaire moyen aux États-Unis est d’environ 76 000 dollars). 2 000 personnes, dans un groupe de contrôle, ont également reçu 50 dollars mensuellement durant cette période ».
Plus de temps pour les loisirs, moins pour le travail
Ainsi, les premières conclusions montrent que « les participants prennent plus de temps pour leurs loisirs, s’occupent davantage de la santé, mais travaillent légèrement moins et ne cherchent pas d’autres emplois ou une nouvelle carrière ».
L’un des premiers changements constatés par les chercheurs était que les bénéficiaires étaient plus susceptibles de voir un médecin spécialiste, d’aller chez le dentiste et de réduire leur consommation excessive d’alcool et de drogue. Tous ces résultats sont excellents, sauf qu’ils n’ont pas conduit à une amélioration nette de la santé des participants, rapporte Numerama. « En moyenne, nous ne trouvons pas de preuves directes d’un meilleur accès aux soins de santé ou d’améliorations de la santé physique et mentale », indique le rapport. Toutefois, estime ledit rapport, « 1 000 dollars supplémentaires peuvent suffire à surmonter les barrières systémiques à l’accès aux soins ». Là aussi, il est à noter qu’aux Etats-Unis la couverture sociale publique est très faible.
Quant à la deuxième conclusion du rapport, elle indique que «… les volontaires du groupe recevant 1 000 dollars ont également passé plus de temps à profiter de leurs loisirs personnels, au détriment du temps du travail. Les bénéficiaires du revenu universel ont travaillé en moyenne 1,3 heure de moins par semaine ».
On y voit également que seulement 9 % des participants ont cherché activement un nouvel emploi. « Plus d’un quart rêve d’entrepreneuriat, mais estime encore que les revenus ne sont pas suffisants pour se lancer. Les chercheurs estiment que l’augmentation du temps libre peut conduire à meilleur sentiment de bien-être, mais n’a pas d’impact réel sur le marché de l’emploi ou la qualité du travail ».
En somme, « ces trois ans de revenu universel ne seraient pas encore assez pour déterminer si on est prêt à toucher de l’argent pendant que l’IA travaille à notre place ». Toutefois, si cette étude avait lieu dans un pays africain, nous pensons que ses conclusions auraient été plus positives en tout cas plus favorables. Alors, il faut relativiser la portée de ses conclusions.