Washington ne devrait pas saper la coopération économique et commerciale entre Pékin et Moscou, qui est basée sur l’égalité et le bénéfice mutuel. C’est ce qu’a déclaré, jeudi 25 juillet, Liu Pengyu, porte-parole de l’ambassade de Chine aux Etats-Unis.
Cette déclaration intervient après que Daniel Kritenbrink, secrétaire d’Etat adjoint américain pour les affaires de l’Asie de l’Est et du Pacifique, a affirmé que Pékin soutenait l’opération militaire de Moscou contre l’Ukraine en fournissant une assistance à l’industrie de défense russe qui, selon Washington, a un effet déstabilisateur.
« Le droit de la Chine à s’engager dans des échanges économiques et commerciaux normaux avec tous les pays, y compris la Russie… ne doit pas être compromis », a déclaré Liu, qualifiant les allégations de Washington de sans fondement.
« Les États-Unis organisent une campagne pour aider l’Ukraine tout en proférant des accusations sans fondement », a déclaré le porte-parole chinois, qualifiant cette approche d’ « hypocrite et irresponsable », à laquelle la Chine s’oppose fermement, a-t-il ajouté.
Pékin a toujours adopté « une position objective et juste » à l’égard du conflit ukrainien et a activement promu les pourparlers de paix et une résolution politique, a souligné le porte-parole.
« Nous ne cherchons pas à obtenir des gains égoïstes en alimentant les tensions, et nous ne fournissons pas d’armes à l’une ou l’autre des parties », a conclu Liu.
Pékin a déjà accusé les États-Unis et leurs alliés, qui fournissent ensemble la majeure partie de l’équipement militaire de Kiev, d’hypocrisie. Et ce, en affirmant que les puissances occidentales devraient s’efforcer d’amener la Russie et l’Ukraine à la table des négociations au lieu de « rejeter la faute » sur la Chine pour la poursuite des hostilités.
Cependant, l’Occident, et en particulier les Etats-Unis, affirment que Pékin soutient l’effort militaire russe en lui fournissant des composants à double usage pouvant servir à la production d’armes. Moscou et Pékin ont tous deux rejeté ces accusations.
Néanmoins, les États-Unis ont sanctionné des dizaines d’entreprises chinoises, les accusant de vendre des biens et des composants à la Russie, notamment des appareils de navigation et des machines-outils pouvant être utilisés à des fins civiles et militaires.
Les échanges commerciaux entre la Chine et la Russie ont atteint des sommets historiques à la lumière des sanctions occidentales contre Moscou. L’année dernière, le chiffre d’affaires des échanges mutuels a dépassé les 240 milliards de dollars, selon les données officielles, les importations russes en provenance de Chine ayant bondi de près de 47 % à 111 milliards de dollars, et les exportations vers la Chine ayant augmenté de 12,7 % à 129 milliards de dollars. Moscou et Pékin visent 300 milliards de dollars d’échanges bilatéraux d’ici 2030.