Le président de la Cour des comptes française, ex-ministre et ex-commissaire européen, Pierre Moscovici, a tiré la sonnette d’alarme, lundi 9 septembre, sur la situation fiscale de son pays. Dans un entretien au Parisien, il a affirmé que le déficit budgétaire français pourrait atteindre 5,6 % du PIB cette année- au lieu des 5,1 % prévus- et s’élever à 6,2 % en 2025. Tout en rappelant la procédure ouverte par l’UE contre la France, soulignant qu' »il y a une urgence » et qu' »un pays lourdement endetté est un pays impuissant ».
M. Moscovici déclare que limiter le déficit budgétaire de la France à 3 % d’ici 2027 était un objectif inaccessible. Il exhorte donc le futur gouvernement Barnier à changer de cap et à proposer « des mesures et des réformes crédibles », même si cela, dit-il, signifiait pousser Bruxelles de revenir à 3 % après 2027. « Bruxelles préfère toujours la parole de vérité. Il est pire de dire que nous y parviendrons, sans nous en donner les moyens », souligne-t-il.
Enfin, il estime qu’on peut faire des économies intelligentes, qui ne dégradent pas les services publics. Tandis qu’en ce qui concerne l’augmentation des impôts, il estime qu' »attendre des dizaines de milliards de recettes d’une forte augmentation des impôts ne serait pas bon pour les Français ».