La flambée des prix des fruits a atteint des sommets inédits, laissant les consommateurs dans une situation précaire, coincés entre l’enclume et le marteau. Alors que certains produits agricoles sont vendus entre 3 et 4 dinars par les agriculteurs, ils se retrouvent sur les étals à des prix variant entre 7 et 8 dinars, voire plus. Alors une question se pose : pourquoi les prix des fruits ont-ils flambé de manière insensée?
Brahim Trabelsi, membre chargé des arbres fruitiers auprès de l’UTAP est revenu sur cette hausse des prix; et ce, lors de son intervention sur les ondes de Mosaïque fm, ce jeudi 12 septembre 2024.
Il estime qu’il est vrai que la baisse de production n’a pas dépassé 6 %, idem pour la hausse des coûts de production et le manque d’eau qui ont entraîné une baisse limitée de la production. Cependant, ces facteurs à eux seuls ne peuvent justifier la flambée des prix. La principale raison de cette flambée des prix réside dans l’application de marges bénéficiaires atteignant le double du prix de vente au niveau de la production, en plus d’une série d’autres facteurs comme la sécheresse.
Autrement dit, cette hausse vertigineuse est principalement attribuée à des marges bénéficiaires exorbitantes appliquées par les intermédiaires, exacerbées par des facteurs comme la sécheresse et l’augmentation des coûts de production.
Ainsi, il explique que la sécheresse et l’augmentation des coûts de production ont certes contribué à la hausse des prix des fruits. Mais le facteur principal semble être les marges bénéficiaires exorbitantes appliquées par les intermédiaires.
En résumé, bien que la baisse de production et la hausse des coûts aient joué un rôle, l’augmentation disproportionnée des prix est surtout due à l’application de marges bénéficiaires excessives par les intermédiaires. Cette état de fait appelle donc un meilleur contrôle du marché.
Face à cette situation, l’État se doit d’intervenir pour réguler le marché et protéger le pouvoir d’achat des citoyens. Plusieurs pistes s’offrent à lui : renforcer les contrôles et sanctionner les abus comme l’a souligné Brahim Trabelsi.
Face à ce dilemme entre acheter à des prix prohibitifs ou renoncer à certains produits, l’État doit trouver un équilibre entre la protection des consommateurs et le soutien à une filière agricole durable. Une approche globale combinant régulation, soutien et promotion de la transparence, semble nécessaire pour relever ce défi.