Boeing a annoncé le 18 septembre 2024 qu’il mettrait temporairement en congé des dizaines de milliers d’employés après qu’environ 30 000 machinistes se sont mis en grève le 14 septembre dernier, interrompant ainsi la production de son 737 MAX et d’autres avions.
« Nous allons lancer des congés temporaires dans les prochains jours. Ce qui aura un impact sur un grand nombre de cadres, de dirigeants et d’employés basés aux États-Unis ». C’est ce qu’a déclaré le PDG Kelly Ortberg dans un courriel adressé aux employés. « Nous prévoyons que certains employés prendront une semaine de congé toutes les quatre semaines sur une base continue pendant toute la durée de la grève ».
M. Ortberg a également déclaré que lui et d’autres dirigeants de Boeing « accepteront une réduction de salaire proportionnelle à la durée de la grève ».
Les longs congés sans solde montrent que le PDG de Boeing prépare l’entreprise à résister à une grève prolongée qui ne sera probablement pas facilement résolue, étant donné la colère des travailleurs de base.
Cette grève, la première de Boeing depuis 2008, s’ajoute à une année tumultueuse pour l’avionneur qui a commencé lorsqu’un panneau de porte a explosé en plein vol d’un nouvel avion 737 MAX.
Une bataille sociale prolongée pourrait coûter à Boeing plusieurs milliards de dollars, mettant encore plus à rude épreuve ses finances et menaçant sa cote de crédit, ont déclaré les analystes.
« Il est peu probable que les réductions compensent entièrement les coûts d’une grève prolongée », a déclaré Ben Tsocanos, directeur de l’aérospatiale chez S&P Global Ratings.
Le syndicat réclame une augmentation de 40 % sur quatre ans dans le cadre de ses premières négociations contractuelles complètes avec Boeing depuis 16 ans; bien au-dessus de l’offre de 25 % du constructeur aéronautique, qui a été rejetée sans réserve.
« La balle est dans le camp de Boeing. Ils pourraient régler cette grève demain », a déclaré Brian Bryant, président international de l’IAM. Tout en ajoutant qu’il faudrait pour cela un salaire équitable, une retraite, le rétablissement d’un bonus et une assurance maladie.
Arrêt de la production
La grève a interrompu la production des avions 737 MAX, les plus vendus de Boeing, ainsi que de ses gros-porteurs 777 et 767, retardant les livraisons aux compagnies aériennes.
Boeing a annoncé lundi 16 septembre qu’il gelait les embauches pour réduire les coûts, son bilan étant déjà alourdi par une dette de 60 milliards de dollars.
La société a également cessé de passer la plupart des commandes de pièces pour tous les programmes d’avions Boeing, à l’exception du 787 Dreamliner, une mesure qui portera préjudice à ses fournisseurs.
Un fournisseur de premier plan a qualifié la dernière annonce de « panique » et a déclaré qu’elle soulignait le manque de marge de manœuvre de Boeing en raison de son bilan déjà tendu.
Enfin, dans ce contexte, les actions de Boeing ont chuté d’environ 40 % depuis le début de l’année.