Un organe consultatif de haut niveau de l’ONU a déclaré, le 19 septembre 2024, que la gouvernance mondiale de l’intelligence artificielle est « essentielle » et a exhorté les Nations unies à jeter les bases des premières institutions mondiales globales chargées de réglementer cette technologie à croissance rapide.
Dans un rapport de 100 pages, l’organisme affirme que l’IA « transforme notre monde », offrant un énorme potentiel positif, allant de l’ouverture de nouveaux domaines scientifiques à l’accélération de la croissance économique en passant par l’amélioration de la santé publique, de l’agriculture et des réseaux énergétiques. Mais si cette technologie n’est pas contrôlée, les bénéfices de l’IA pourraient être limités à une poignée de pays, d’entreprises et d’individus, tandis que les systèmes les plus puissants qui existent aujourd’hui « pourraient bouleverser le monde du travail », créer des armes autonomes et présenter des risques pour la paix et la sécurité.
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Protéger les droits de l’Homme
Le Conseil consultatif a identifié des principes qui devraient guider la formation de nouvelles institutions pour régir l’IA, qui incluraient le droit international, en particulier les droits de l’Homme. Il appelle tous les gouvernements et parties impliqués dans l’intelligence artificielle à travailler ensemble pour protéger les droits de l’Homme.
Le groupe a formulé des recommandations de grande envergure, notamment la création d’un comité scientifique international sur l’intelligence artificielle pour créer une compréhension mondiale de ses capacités et de ses risques, et la tenue d’un dialogue mondial sur la gouvernance de l’IA aux Nations unies pour ancrer les futures institutions sur les principes des droits de l’Homme et droit international.
Un fonds mondial pour l’IA
Les recommandations appellent également à la création d’un fonds mondial pour l’IA pour garantir que la technologie comble le fossé entre les pays riches et pauvres et favorise la réalisation des objectifs de développement de l’ONU pour 2030, ainsi qu’à un « échange de normes » pour promouvoir l’interopérabilité technique.
Les pays du Sud exclus des négociations…
À l’heure actuelle, indique le rapport, seuls sept des 193 États membres de l’ONU sont parties à sept initiatives importantes en matière de gouvernance de l’IA, tandis que 118 pays, principalement ceux du Sud, sont totalement absents de toute négociation.
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Parmi les initiatives figure le tout premier cadre juridique de l’UE pour réglementer l’intelligence artificielle, entré en vigueur le 1er août. Ce mois-ci, le groupe G20 des principales économies mondiales est convenu d’établir des lignes directrices pour le développement de l’intelligence artificielle, appelant à « une utilisation éthique, transparente et responsable de l’intelligence artificielle », sous la surveillance humaine et dans le respect des lois sur la vie privée et les droits de l’homme.
Les représentants de Californie, qui abrite bon nombre des plus grandes sociétés d’intelligence artificielle au monde, ont récemment adopté une législation visant à réglementer l’intelligence artificielle, qui devrait être discutée par le gouverneur de l’État.