Les directeurs de campagne des candidats à la présidentielle, Ayachi Zammel et Zouhaier Maghzaoui, ne cachent pas leur mécontentement. Dans un communiqué commun, ils expriment leur rejet total d’un projet de loi présenté par un groupe de 34 députés, qui vise à modifier la loi n° 16 du 16 mai 2014 concernant les élections et les référendums. Cette réaction survient à moins de deux semaines du scrutin, alors que la campagne présidentielle est déjà bien engagée.
Dans leur déclaration, publiée le 21 septembre, les signataires mettent en avant des préoccupations tant légales qu’éthiques. Ils rappellent qu’il n’est « ni légal ni éthique de modifier les lois électorales moins d’un an avant l’élection concernée ». Leur message est clair : ce type de changement risque de compromettre la crédibilité du processus électoral.
Préparation d’une contestation juridique
Face à cette situation, les directeurs de campagne annoncent la constitution d’une équipe juridique conjointe. Leur objectif : contester la loi si celle-ci est adoptée durant le processus électoral en cours. Ils dénoncent également l’initiative comme une usurpation des prérogatives du Tribunal administratif, traditionnellement responsable des litiges électoraux, et craignent une ingérence de la justice ordinaire dans des affaires qui ne relèvent pas de sa compétence.
Un appel à l’ISIE et à l’unité des forces politiques
Les directeurs de campagne rappellent à l’Instance supérieure indépendante des élections (ISIE) son devoir de neutralité, l’appelant à s’opposer à cette proposition qu’ils jugent perturbatrice. Ils encouragent également les forces civiles et politiques nationales à s’unir contre ce qu’ils qualifient d’« absurdité légale et institutionnelle », menaçant les acquis politiques et juridiques obtenus depuis la révolution du 17 décembre.
Une controverse grandissante
La proposition d’amendement à la loi électorale suscite des réactions vives au sein de la classe politique et de la société civile, illustrant les tensions croissantes à l’approche des élections de 2024.