Dans une lettre adressée à Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, 52 députés européens ont exprimé leurs préoccupations concernant le processus électoral en Tunisie. Ils l’appellent à encourager le respect des principes démocratiques, alors que plusieurs candidats à la présidentielle ont été écartés et que le Tribunal administratif a été dessaisi des litiges électoraux.
Le 2 octobre 2024, 52 députés européens ont adressé une lettre à Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, exprimant leurs inquiétudes quant à la situation politique en Tunisie. Ils demandent à la Commission d’inciter officiellement le pays à respecter les principes démocratiques et l’État de droit, dans un contexte électoral jugé préoccupant.
Les signataires, parmi lesquels figure Mounir Satouri, président de la Commission des droits humains au Parlement européen, ont notamment relevé que seuls deux candidats sont autorisés à se présenter contre le président tunisien, Kaïs Saïed, lors de la prochaine élection présidentielle. Ils ont également mis en lumière le cas Ayachi Zammel, l’un des deux candidats, actuellement emprisonné, tandis que trois autres candidats, bien que validés par le Tribunal administratif, ont été écartés de la compétition électorale.
En outre, les députés européens ont dénoncé une réforme adoptée par le Parlement tunisien le 27 septembre. Celle-ci retire au Tribunal administratif la compétence de traiter les litiges électoraux, au profit de la Cour d’appel. Selon eux, cette décision affaiblit davantage l’État de droit en Tunisie.
Les députés estiment que l’Union européenne doit réagir face à ces événements et réaffirmer son attachement aux valeurs démocratiques, en demandant à la Tunisie de garantir un processus électoral transparent et équitable.