Déclarée en 1993, par l’OMS comme urgence sanitaire mondiale, du fait de l’importance de sa croissance en tant que problème de santé publique, mais aussi en tant que cause majeure de morbidité et de mortalité, la tuberculose fait payer un lourd tribu aux nombreux pays dans lesquels elle sévit de part le monde, en termes de coûts financiers et humains.
Une maladie qui suscite une mobilisation internationale tous les 24 mars de chaque année, la Journée mondiale de la tuberculose pour l’année 2014, ayant pour slogan : «Atteindre les trois millions».
A l’échelle planétaire, près de deux milliards d’individus sont porteurs du bacille de la tuberculose (le bacille de Koch), cependant on estime le taux de personnes ayant développé la maladie entre 5 et 10 %. Cette «maladie de la pauvreté» touche principalement les habitants des pays en développement, dans lesquels surviennent 98 % des décès et engendre près de 1.3 millions de décès dans le monde, selon les chiffres de 2012.
Même si le traitement de la tuberculose a permis de sauver plus de 22 millions de vies, on estime que sur les neuf millions d’individus qui contractent la maladie chaque année, environ trois millions d’entre eux (soit l’équivalent d’un malade de la tuberculose sur trois) n’ont pas accès aux soins, d’où le thème choisi pour la campagne de 2014 intitulé «Atteindre les trois millions».
Car, en plus de cela, le traitement classique rencontre de plus en plus de formes résistantes, avec 500 000 nouveaux cas par an, faisant craindre une épidémie insensible aux médicaments disponibles.
En matière de lutte contre la tuberculose, la Tunisie a été l’un des premiers pays au monde à avoir adopté une stratégie nationale de lutte contre la tuberculose, en harmonie avec la stratégie mondiale de l’OMS.
Actuellement, le nombre de personnes ayant contracté la maladie est en nette diminution, avec un taux de 28 cas pour 100 000 habitants. Une lutte qui a porté ses fruits grâce un à véritable sacrifice financier : le budget du programme national de tuberculose étant estimé à 1.3 millions de dollars américains, dont 45% est assuré par un financement interne.
Cependant, certains obstacles se dressent devant les efforts déployés pour lutter contre cette maladie, dont notamment : les conditions socio-économiques actuelles, l’augmentation de la tuberculose extrapulmonaire, surtout ganglionnaire, et l’émergence de la tuberculose pharmacorésistante.
Les perspectives d’avenir sont prometteuses pour le traitement, des chercheurs réalisent en effet actuellement des tests de toxicité de nouveaux médicaments, qui pourraient être associés aux antibiotiques classiques. Les premiers résultats des études, tendent vers l’élaboration d’une nouvelle molécule qui pourrait constituer la base de médicaments antituberculeux cent fois plus puissants que ceux que l’on utilise actuellement.