Selon le rapport mensuel de l’Observatoire social tunisien relevant du Forum tunisien des droits économiques et sociaux (FTDES), le nombre de mouvements sociaux en Tunisie a atteint 273 en septembre 2024. Marquant ainsi une augmentation d’environ 16 % par rapport aux 234 mouvements observés en août.
Malgré les engagements des autorités à mettre fin aux systèmes de sous-traitance et aux formes de travail précaire, plus de 50 % des mouvements de protestation sont liés à des situations professionnelles non résolues depuis plus de dix ans. Au ministère de l’Éducation, des manifestations quasi quotidiennes ont impliqué des agents de laboratoires, des enseignants et des conseillers pédagogiques. Tandis que des travailleurs des chantiers continuent de revendiquer leur intégration.
A cet égard, 49 actions ont été organisées en réponse à des retards dans l’application des accords, suivies de 34 manifestations pour le droit à l’emploi, touchant principalement des diplômés et des docteurs sans emploi. En outre, 36 mouvements ont porté sur des questions telles que le paiement des salaires et l’amélioration des conditions de travail.
Une diversité de revendications
Le mois de septembre a également été marqué par des mouvements sociaux concernant le droit à un environnement sain, la sécurité de l’approvisionnement en eau et des manifestations en faveur des droits politiques et civils, souvent en lien avec le début de la campagne électorale pour l’élection présidentielle. Des slogans tels que « Défendre l’État de droit » et « Libération des prisonniers d’opinion » ont été entendus lors de ces actions.
Le gouvernorat de Tunis s’est distingué en tant que zone la plus touchée par les manifestations, avec 56 mouvements, suivi de Gafsa (42 mouvements) et Kairouan (18 mouvements). La concentration des mouvements à Tunis est attribuée à la proximité des institutions centrales.
Un retour à la rue
En septembre, les manifestations de rue ont dominé les formes de protestation avec 135 manifestations, suivies de 38 sit-in et 31 grèves. Cette dynamique a révélé un contraste avec les mois précédents, où les protestations numériques prédominaient. Les mouvements ont concerné des revendications variées, allant des conditions de travail des enseignants précaires aux exigences des parents d’élèves face à la crise de l’éducation.
Une crise de la santé mentale
Le mois de septembre a également connu une augmentation des cas de suicides et de tentatives de suicide, passant de 8 en août à 17 en septembre. Les jeunes, en particulier ceux âgés de 20 à 40 ans, ont été les plus touchés, représentant la majorité des cas, avec un taux significatif chez les hommes.
Une violence en hausse
Enfin, le rapport souligne une augmentation des actes de violence dans l’espace public, souvent liés à un sentiment d’insatisfaction croissant parmi la population. Environ 29 % des violences ont été perpétrées individuellement, avec une majorité d’auteurs et de victimes masculins.
Conclusion
Au final, le mois de septembre 2024 a illustré l’intensification des mouvements sociaux en Tunisie. Révélant ainsi un climat de mécontentement face aux conditions de vie et de travail. De même qu’un besoin urgent d’attention aux droits humains et à la santé mentale, dans un contexte de tensions politiques croissantes.