Les chefs d’Etat et de gouvernement sont invités à échanger, en format table ronde et en présence de deux représentants de la jeunesse francophone, sur les actions à entreprendre pour favoriser l’emploi des jeunes dans l’espace francophone.
Il s’agit d’un thème porteur d’espoir qui vise à réfléchir ensemble sur les moyens d’offrir à nos jeunes des perspectives en matière d’emploi et de les encourager à faire preuve de créativité et d’innovation afin d’être des acteurs influents sur la scène mondiale.
Dans un environnement économique marqué par une intense compétitivité et où les défis économiques se multiplient, l’avenir de la francophonie repose en grande partie sur la capacité de ses jeunes à s’imposer comme des acteurs incontournables sur l’échiquier économique mondial.
La francophonie regroupe 321 millions d’individus, participe à 20 % du commerce mondial de marchandises, représente 16 % du PNB mondial, et occupe le troisième rang des langues d’affaires les plus utilisées dans le monde. L’anglais est la langue prédominante notamment dans les domaines du business, de l’intelligence artificielle et de l’innovation technologique. Un défi majeur réside dans la consommation massive de contenus en anglais par les jeunes, ce qui pose la question du transfert de ces contenus vers le français et le développement de contenus en langue française.
L’anglais est la langue prédominante notamment dans les domaines du business, de l’intelligence artificielle et de l’innovation technologique. Un défi majeur réside dans la consommation massive de contenus en anglais par les jeunes
D’ici 2060, les trois quarts des francophones auront moins de 30 ans. Cette statistique ne laisse aucun doute : la jeunesse francophone sera l’une des plus dynamiques au monde. La question qui se pose est-ce que cette jeunesse dispose des outils nécessaires pour réussir ?
- Les enjeux de la jeunesse francophone
Il est impératif de fournir à cette jeunesse francophone les infrastructures, le soutien et l’accompagnement nécessaires pour transformer ces opportunités en réalités concrètes. Prenons comme exemples :
La Stratégie de la Francophonie numérique, lancée lors du 18e sommet de Djerba 2022, vise justement à encourager cette transformation. Des incubateurs voient le jour, des jeunes créateurs se lancent dans la Tech, et les solutions innovantes développées en français deviennent compétitives à l’échelle mondiale. Ces initiatives doivent être amplifiées.
L’Alliance des Patronats Francophones créent des ponts entre les entrepreneurs francophones. Le réseau de Franco Tech réunit cette année des start-ups innovantes qui défient le statu quo et proposent des solutions inédites aux défis globaux. Une nouvelle francophonie émerge où l’innovation et l’entrepreneuriat sont au cœur de la dynamique économique.
- Le rôle essentiel de l’Afrique et du pluralisme linguistique
Nous vivons dans un monde plurilingue et multiculturel. La francophonie est riche parce qu’elle est diverse. Les francophones sont dans les quatre coins du monde que ce soit en Europe, en Afrique, en Asie ou en Amérique, parler français, c’est aussi s’ouvrir à d’autres cultures, à d’autres langues. Cette diversité doit être une source de richesse et un élément de force pour nourrir l’esprit d’innovation.
L’Afrique est un continent jeune, diversifié et en pleine expansion. Les jeunes francophones africains sont les moteurs de l’avenir de la francophonie. L’Afrique francophone est au cœur de cette révolution entrepreneuriale.
- Innover en français : un moteur pour le futur
La langue française doit être un vecteur de cette innovation, où le français n’est pas seulement la langue de la culture mais aussi celle de l’entrepreneuriat, des start-ups et des technologies innovantes.
Pour concrétiser cette ambition et assurer à la jeunesse francophone les moyens d’entreprendre en français, il est essentiel que les gouvernements et les institutions francophones continuent d’investir massivement dans l’éducation, la formation professionnelle et l’accès aux nouvelles technologies. Les jeunes doivent avoir accès à des formations adaptées aux réalités du marché mondial, ainsi que les ressources nécessaires pour créer des entreprises locales et internationales et ce par le biais du renforcement des partenariats entre les pays francophones, la facilitation des échanges d’idées, de capitaux et de talents. Les incubateurs, les réseaux d’entrepreneurs, et les fonds d’investissement doivent collaborer au-delà des frontières, pour créer un véritable écosystème francophone de l’innovation.
Ensemble, nous avons la capacité de faire de la francophonie un espace d’innovation, où chaque jeune, où qu’il soit, peut réaliser son potentiel. Un espace où les idées ayant en commun le partage du français ne sont pas freinées par les frontières géographiques ou linguistiques.
Lire aussi: Sommet de Djerba: contour d’un nouvel ordre d’une francophonie rénovée
Rôle de l’OIF
L’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) a un rôle à jouer pour créer des ponts, briser les barrières, et faire de la francophonie un modèle de réussite.
Elle est appelée à multiplier et renforcer ses programmes en faveur des jeunes, de l’entrepreneuriat, de l’autonomisation économique des femmes, des industries créatives, ainsi que des projets novateurs tels que le « Fonds Francophonie avec Elles», projet phare notamment en Tunisie, ou encore des initiatives comme le programme de formation à distance destiné aux jeunes enseignants débutants, sans oublier le programme « D-CLIC » .
La mise en place de programmes de soutien adaptés, de financements dédiés et d’incubateurs, ainsi que la multiplication des espaces de coworking, faciliteront non seulement la collaboration, mais aussi l’émergence de solutions nouvelles et adaptées à nos réalités locales.
La création, l’innovation et l’entrepreneuriat doivent jouer un rôle central pour freiner la fuite des cerveaux, véritable défi auquel nos sociétés sont confrontées. Il est impératif d’offrir à nos jeunes des opportunités attractives et stimulantes, des environnements propices à la réalisation de leur potentiel, afin qu’ils puissent concrétiser leurs idées chez eux. À cet égard, la mise en place de programmes de soutien adaptés, de financements dédiés et d’incubateurs, ainsi que la multiplication des espaces de coworking, faciliteront non seulement la collaboration, mais aussi l’émergence de solutions nouvelles et adaptées à nos réalités locales.
La mobilité des jeunes, qu’il s’agisse d’études ou d’entrepreneuriat, doit également être encouragée. L’assouplissement des visas au sein de l’espace francophone doit être vu non pas comme une simple mesure administrative, mais comme un acte de solidarité, un engagement envers l’avenir de notre jeunesse. Les jeunes doivent avoir la possibilité de se former, d’apprendre, d’innover au-delà des frontières, mais aussi de revenir et de réinvestir leurs compétences et leurs talents dans leur pays d’origine.
Par ailleurs, l’importance de la formation professionnelle ne saurait être sous-estimée. Il est essentiel de renforcer les dispositifs qui favorisent l’insertion des jeunes diplômés sur le marché du travail. Des actions ciblées, des partenariats avec les entreprises et des programmes adaptés doivent permettre à chaque jeune de participer à la dynamique économique et sociale de son pays.
- L’expérience tunisienne en matière de « création, innovation et d’entrepreneuriat en français »
La Tunisie regorge de jeunes talents prometteurs, capables de hisser le pays dans l’économie mondiale immatérielle. Toutefois, pour concrétiser ce potentiel, il est crucial de leur offrir les ressources nécessaires. Le défi majeur est de créer des richesses, d’améliorer l’employabilité et d’encourager la croissance par l’innovation dans divers secteurs.
Des agences comme l’APII et le TICDCE jouent un rôle clé dans cet écosystème, tout comme le ministère de l’Enseignement supérieur, qui offre un large choix de formation à l’entrepreneuriat. Des fonds tels que le PMN et IN’TECH facilitent l’accès au financement pour les startups, soutenant l’innovation technologique et les PME.
Ces dernières années, la Tunisie a déployé des efforts considérables pour encourager l’entrepreneuriat et l’innovation, notamment par l’adoption de la loi sur les startups, la création d’incubateurs et de pépinières d’entreprises. Ces structures accompagnent les jeunes entrepreneurs avec des formations et du mentorat pour améliorer le processus de création de projets innovants.
Des agences comme l’APII et le TICDCE jouent un rôle clé dans cet écosystème, tout comme le ministère de l’Enseignement supérieur, qui offre un large choix de formation à l’entrepreneuriat. Des fonds tels que le PMN et IN’TECH facilitent l’accès au financement pour les startups, soutenant l’innovation technologique et les PME.
Le développement des Industries Culturelles et Créatives (ICC) est un autre levier important, offrant des opportunités dans des secteurs comme le cinéma et la conception de jeux vidéo. La Tunisie se distingue également par la création de coopératives citoyennes, favorisant le développement économique local et l’inclusion sociale.
——————-
Articles en relation :