L’ouragan Milton pourrait coûter au secteur mondial de l’assurance jusqu’à 100 milliards de dollars, déclenchant une flambée des prix de la réassurance en 2025 qui pourrait à son tour faire grimper les actions de certains assureurs, selon les analystes de Morningstar DBRS.
L’ouragan de catégorie 5 a touché terre sur la côte du golfe de Floride tard dans la soirée de mercredi 9 octobre 2024. Il s’agira probablement de l’un des ouragans les plus destructeurs ayant frappé la région, qui se remet encore des dégâts causés par l’ouragan Elin il y a moins de deux semaines.
Les analystes de DBRS, l’une des plus grandes agences de notation financière au monde, ont déclaré le 9 octobre que les pertes financières du secteur des assurances causées par l’ouragan Milton pourraient aller de 60 à 100 milliards de dollars s’il touche terre dans la région densément peuplée de Tampa.
Si les pertes atteignent 100 milliards de dollars, l’ouragan Milton « égalera » les pertes économiques causées par l’ouragan Katrina en 2005, selon les analystes de DBRS. Ilsont ajouté que l’impact sur le secteur des assurances serait probablement « significatif mais pas catastrophique ».
Il est à noter que l’ouragan Katrina a causé les pertes financières les plus élevées dans le secteur de l’assurance parmi tous les autres ouragans. Le deuxième ouragan le plus dévastateur a été l’ouragan Ian, qui a frappé la Floride en 2022 et a coûté environ 60 milliards de dollars.
Les analystes de RBC estiment que l’ouragan Milton entraînera des pertes comparables à celles de Ian, un montant qui sera « très gérable » par le secteur des assurances.
De leur côté, les analystes de Jefferies estiment que l’ouragan Milton pourrait causer des dégâts de l’ordre de 50 milliards de dollars s’il frappait l’une des régions les plus densément peuplées de Floride.
La « réponse » du secteur des assurances
Les compagnies d’assurance et les réassureurs ont réagi aux pertes croissantes causées par les catastrophes naturelles. Lesquelles, estiment les scientifiques, sont exacerbées par le changement climatique. Et ce, en augmentant les primes et en excluant les activités à haut risque de l’assurance.
« De meilleures conditions de réassurance, une plus grande diversification de la rentabilité et des réserves plus élevées placeront le secteur dans une meilleure position qu’auparavant », notent les analystes de RBC dans leur rapport.
Pendant ce temps, les analystes de la banque d’investissement Peel Hunt ont déclaré mercredi qu’un ouragan majeur touchant terre à Tampa Bay et se déplaçant vers l’ouest à travers la péninsule de Floride équivaudrait à un scénario de catastrophe réaliste présenté plus tôt cette année par Lloyd’s, qui prévoyait des pertes financières de 134 milliards de dollars pour la banque d’investissement Peel Hunt.