L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a averti que les épidémies du virus de Marburg, de la variole du singe et du dernier virus de la grippe aviaire posent de graves problèmes à la sécurité de la santé publique mondiale. Rien qu’en 2024, 17 épidémies dangereuses se sont produites dans le monde. Elles ont non seulement révélé les faiblesses du système existant de prévention et de contrôle des épidémies, mais elles ont également mis en évidence le manque de préparation à l’échelle mondiale pour répondre aux épidémies.
Lors du 15ème Sommet mondial de la santé (WHS) qui se tient à Berlin du 15 au 17 octobre 2024, un nouveau rapport de l’organisme onusien a montré que de multiples facteurs de risque augmentent la probabilité de nouvelles épidémies.
Le rapport résume 15 facteurs clés des risques épidémiques et les divise en cinq catégories : social, technologique, environnemental, économique et politique. Les principales menaces actuelles incluent le manque de confiance entre et au sein des pays, les inégalités sociales, l’agriculture intensive et le potentiel d’infection croisée homme-animal.
Le rapport révèle également de nouveaux risques au-delà des facteurs de santé traditionnels, tels que les cyberattaques, les menaces accrues en matière de biosécurité et la propagation rapide de fausses informations, qui augmentent encore le risque d’épidémies.
Une action immédiate est cruciale
Le coprésident du Comité mondial de suivi de la préparation et ancien ministre de la Santé du Botswana, a déclaré : « La prochaine épidémie n’attendra pas que nous améliorions le système. Nous devons investir maintenant dans la construction de systèmes de soins de santé primaires résilients et équitables pour relever les défis de demain. »
Le rapport révèle la complexité et l’interdépendance des facteurs qui déterminent les facteurs de risque de l’épidémie. Mais il souligne également que les risques peuvent être considérablement réduits et la préparation renforcée en augmentant la flexibilité des mesures de réponse, en améliorant les niveaux de protection sociale et en promouvant la coopération et la collaboration internationales. Tous les pays devraient œuvrer au renforcement des systèmes de santé et garantir que toutes les communautés, en particulier les plus vulnérables et marginalisées, aient accès aux services de santé de base. Le produit intérieur brut ne peut à lui seul mesurer la résilience d’un pays face à l’épidémie.
Réponse mondiale aux défis
Le rapport souligne encore que la préparation au contrôle et à la prévention des épidémies devrait couvrir des stratégies globales pour la santé humaine, animale et environnementale. Le rapport appelle donc tous les départements à renforcer leur coopération pour atténuer conjointement les risques liés à l’épidémie.
Quant au coprésident du Comité mondial de suivi de la préparation et ancien président de la Croatie, il a souligné : « Nous sommes confrontés à une opportunité urgente et précieuse de réexaminer la préparation mondiale à la prévention et au contrôle des épidémies, d’évaluer les risques d’un point de vue au-delà du domaine de la santé, et les conditions nationales et adopter une stratégie de réponse plus proactive ».
Le rapport fournit aux décideurs politiques un cadre pour adapter les stratégies de santé existantes et répondre plus efficacement aux défis liés aux épidémies, notamment en garantissant que les plans de prévention et de réponse sont régulièrement révisés et disposent de la flexibilité nécessaire pour répondre à divers scénarios.
Dans le monde actuel d’interconnexion mondiale, les préparatifs en matière de prévention et de contrôle des épidémies ne relèvent plus de la tâche des pays ou départements individuels, mais de la responsabilité commune de la société mondiale. « Les pays doivent travailler ensemble pour répondre conjointement aux défis posés par l’épidémie et garantir la sécurité de la santé publique mondiale », conclut le rapport.