L’Italie et son marché du travail ont besoin de travailleurs étrangers. Ceci est réitéré dans le nouveau rapport de la principale organisation représentant les entreprises manufacturières et de services en Italie ‘Confindustria’. L‘organisation précise que l’introduction d’un nombre toujours croissant de travailleurs non européens est la seule chose qui « évitera de limiter la croissance ». Un problème qui deviendra de plus en plus pressant au cours des cinq prochaines années étant donné le décalage entre l’offre et la demande d’emplois.
Selon le rapport, publié le 22 octobre 2024, au premier semestre 2024, près de 70 % des entreprises italiennes éprouvaient des difficultés à trouver du nouveau personnel. Un chiffre qui, par rapport aux années pré-pandémiques, ne cesse de croître.
Les raisons avancées par la Confindustria elle-même sont multiples. A commencer par les aspects économiques : faible mobilité interne, fuite des cerveaux, manque de travailleurs non européens, et les tendances macro-démographiques, comme le déclin continu de la population, en lien avec son vieillissement. D’où « l’inadéquation quantitative croissante du marché du travail italien », note le rapport.
Aussi parce que, selon les données de l’Institut national des statistiques (ISTAT), une baisse du solde naturel (naissances moins décès) d’environ 1,5 million est attendue d’ici 2028. Une perte qui – malgré un solde migratoire de +1,2 million – entraînerait une diminution de la population en âge de travailler de 850 mille personnes. Cela signifie qu’avec le même taux d’emploi, l’offre d’emploi dans 5 ans sera réduite de 520 000 unités.
Le besoin de main-d’œuvre étrangère
À cela s’ajoute que la modeste croissance économique italienne (+4,9 % entre 2024 et 2028) entraînerait un nouveau besoin d’emploi de 815 000 emplois. Avec une somme rapide : l’inadéquation entre l’offre et la demande se creuserait ainsi jusqu’à 1,3 million, avec une situation plus grave au sud qu’au nord.
Ce trou ne pourrait être comblé qu’en augmentant le taux d’emploi à 3,7 %, un chiffre irréaliste. En supposant que le taux augmente de 2 %, il resterait encore 610 000 unités à trouver. Les principaux désignés, outre les jeunes et les femmes, seraient les travailleurs étrangers, dont les admissions devraient cependant augmenter de 120 mille unités par an, conclut le rapport.