Le ministre du Transport, Rachid Amri, a présidé, lundi 4 novembre 2024, une séance de travail consacrée aux mesures à prendre pour accélérer la mise en œuvre du projet de métro léger dans la ville de Sfax et résoudre, ainsi, les obstacles qui entravent son avancement.
Ce projet, annoncé en grande pompe en 2015, fait partie des priorités nationales et a été inscrit dans le cadre du cinquième plan de développement (2016-2020). Il est porté par la Société du Métro Léger de Sfax (SMLS), créée par le décret gouvernemental n° 2015-957 du 23 juillet 2015, publié au JORT n°62 du 4 août 2015. Ce projet vise à doter la ville de Sfax d’un réseau de transport moderne et durable, rapporte La Presse de Tunisie.
Le 28 mars 2016, Rachid Zaier a été nommé président-directeur général de la SMLS. Après la première réunion du conseil d’administration, qui s’est tenue le 17 mai 2016 au siège du gouvernorat de Sfax, les activités de la société ont officiellement démarré.
Conformément à l’article 2 du décret de création de la SMLS, cette dernière a pour mission de mettre en place un réseau de transport commun en site propre dans l’agglomération de Sfax, de travailler à son développement, à son entretien et à son exploitation.
Le projet du métro léger de Sfax comprend la création d’un réseau structurant de Transport collectif en site propre (TCSP) à l’horizon 2030. Ce réseau inclut cinq lignes : deux lignes de métro léger (T1 et T2) et trois lignes de Bus à Haut Niveau de Service (BHNS), à savoir BH3, BH4 et BH5.
En complément, un pôle multimodal et 12 parcs relais seront aménagés, avec des capacités variant de 100 à 200 places selon les zones. Ce projet a été conçu pour répondre à la forte demande en matière de mobilité et améliorer les conditions de transport dans cette grande agglomération urbaine.
Étant donné les coûts d’investissement élevés et leur impact potentiel sur la rentabilité socio-économique, il a été décidé de diviser la réalisation du projet en quatre phases, permettant ainsi une approche progressive de sa mise en œuvre.
- Première phase (2022) : elle comprendra une partie de la première ligne de tramway T1, avec un terminus à Chihiya (13,5 km), ainsi que cinq lignes de bus forts destinées à améliorer la mobilité dans l’agglomération. Cette phase a un coût estimé à 690 millions de dinars (montant actualisé en 2016).
- Deuxième phase (2024) : elle concernera la réalisation de la ligne T2, qui traversera le centre-ville et s’étendra jusqu’à la route de Gremda, au moins jusqu’à la limite de la zone dense au nord de la rocade km 4.
- Troisième phase (2026) : cette phase traitera du prolongement de la ligne T1 vers le nord, en fonction du développement du quartier d’El Ons.
- Quatrième phase (2030) : elle comprendra l’extension de la ligne T2 et la réalisation des lignes de BHNS, selon l’évolution de l’agglomération.
Pour assurer la bonne gestion et la supervision du projet, deux comités ont été mis en place. Un comité technique au sein de la SMLS est chargé de suivre l’avancement des études et de garantir la conformité des livrables avec les cahiers des charges. Un comité d’approbation au ministère des Transports, créé par la décision n°278 du 12 décembre 2017, est chargé de valider les livrables des études et de résoudre les éventuelles difficultés rencontrées durant la phase d’exécution.
Le projet du métro léger de Sfax a été lancé en 2016, avec un horizon de réalisation prévu pour 2030, soit environ 15 ans. Cependant, les coûts ont évolué au fil du temps. En 2014, le coût initial estimé à 2000 millions de dinars a été révisé à 2800 millions de dinars en 2016, en raison des variations du taux de change et des ajustements nécessaires. Cette augmentation des coûts devra être prise en compte tout au long des différentes phases du projet.
La dernière action significative réalisée remonte à décembre 2019, lorsque les autorités ont procédé à un recensement des personnes physiques et morales directement ou indirectement impactées par l’implantation de la ligne T1. Ce recensement permet de disposer d’une base de données exhaustive, essentielle pour l’élaboration des plans d’atténuation des impacts durant la phase des travaux, ainsi que pour la gestion des indemnisations et la réinstallation des personnes concernées.
En conclusion, le projet de métro léger de Sfax reste une priorité stratégique pour la ville, visant à améliorer de manière significative la mobilité urbaine et à soutenir le développement socio-économique de la région, dans un contexte de croissance démographique et de densification urbaine croissante.