Lundi le 4 novembre 2024, lors des discussions sur le budget, les députés français ont approuvé une réforme de la « taxe soda« , visant à réduire la quantité de sucre dans les boissons gazeuses. L’amendement, porté par le député socialiste Jérôme Guedj, propose de simplifier la fiscalité en réduisant les seize tranches actuelles à trois tranches d’imposition, en s’inspirant du modèle de taxation mis en place au Royaume-Uni.
La réforme s’inspire directement de l’exemple britannique, où la taxe sur les sodas a eu un impact significatif. Selon l’exposé des motifs, la taxe britannique a permis de faire baisser la proportion de boissons dépassant le seuil de sucre (5 g/mL) de 40 %, entraînant une réduction estimée de 30 grammes de sucre par ménage par semaine. Cette baisse serait quatre fois plus importante que l’impact de la taxe française actuelle. Le but est d’encourager les fabricants à réduire la teneur en sucre de leurs produits tout en incitant les consommateurs à opter pour des choix plus sains.
Soutien et oppositions au projet
L’amendement a été adopté après un débat animé. Bien qu’il ait été rejeté initialement, la commission des Affaires sociales a demandé une nouvelle délibération, qui a abouti à une adoption finale avec 142 voix pour et 100 contre, soutenue par les Insoumis qui s’étaient abstenus quelques heures plus tôt.
La ministre de la Santé, Geneviève Darrieussecq (MoDem), ainsi que l’ex-ministre Frédéric Valletoux (Horizons), ont soutenu cette réforme. Toutefois, certains membres de la majorité, comme Olivia Grégoire, ancienne ministre de la Consommation et députée Ensemble pour la République, se sont opposés, mettant en avant le risque d’une augmentation du prix des produits et de son impact potentiel sur le pouvoir d’achat des consommateurs.
La Tunisie peut-elle expérimenter ce modèle?
La Tunisie, confrontée à des problèmes croissants de maladies liées à l’alimentation et à la mauvaise qualité de l’alimentation (telles que l’obésité et le diabète), comme la France du reste, pourrait également s’inspirer de cette réforme pour améliorer la santé publique de ses citoyens.
En adoptant une fiscalité plus stricte sur les boissons sucrées, la Tunisie pourrait encourager une réduction de la consommation de sucre et ainsi lutter contre les maladies métaboliques qui affectent une grande partie de la population.
En outre, une telle mesure aurait un effet positif sur la prévention des maladies chroniques et pourrait réduire les coûts liés aux soins de santé sur le long terme.
La mise en place d’une taxe progressive sur les produits sucrés, comme celle votée en France, peut constituer une option pour la Tunisie, en ligne avec les initiatives mondiales visant à promouvoir des choix alimentaires plus sains et à encourager une réduction des apports en sucre dans l’alimentation quotidienne.