Le secteur pharmaceutique tunisien fait face à une crise financière importante, avec 70% des pharmacies du pays enregistrant des déficits. Lors d’une interview sur Jawhara FM, Molka El Moudir, secrétaire générale adjointe du syndicat des pharmaciens, a expliqué les causes de cette situation et a formulé plusieurs propositions pour améliorer la gestion et la gouvernance du système pharmaceutique.
Molka El Moudir a annoncé que 70% des pharmacies tunisiennes rencontrent des difficultés financières, notamment en raison de problèmes de paiement. Elle a précisé que les pharmacies peinent à obtenir leurs dus de la part de la Caisse nationale d’assurance maladie (Cnam), mais que la situation concerne également les assurances privées et les mutuelles, qui tardent à régler leurs créances.
Dans une interview accordée à Jawhara FM, El Moudir a souligné que les pharmacies traversent une période difficile et a exprimé des réserves quant à l’efficacité des mesures récemment annoncées par la présidence du gouvernement. Selon elle, bien que ces mesures soient un pas dans la bonne direction, leur mise en œuvre tarde. L’intervenante a insisté sur la nécessité de développer une vision claire pour le secteur et d’actualiser les textes législatifs, précisant que certaines régulations en vigueur datent des années ’70.
Réformer la structure juridique
Elle a également évoqué la nécessité de réformer la structure juridique des pharmacies, en demandant que celles-ci soient classées comme des sociétés plutôt que comme des personnes physiques, afin de favoriser les associations entre pharmaciens et création d’emplois. Elle a également mis en avant la nécessité d’améliorer le circuit de distribution et a rappelé que plusieurs propositions avaient déjà été faites à cet égard.
En réponse à la situation, un conseil ministériel sur le système de santé a eu lieu la veille sous la supervision du chef du gouvernement. À l’issue de cette réunion, plusieurs mesures ont été prises pour renforcer les finances de la Pharmacie centrale, notamment l’allocation de fonds supplémentaires au-delà des transferts mensuels de la Cnam. Le gouvernement a également annoncé des actions visant à régulariser les cotisations sociales impayées et à renforcer la gouvernance et la gestion du système pharmaceutique en Tunisie.