Le chancelier allemand Olaf Scholz a annoncé, mercredi 6 novembre 2024, le limogeage du ministre des Finances, Christian Lindner. Tout en appelant à un vote de confiance au gouvernement à la mi-janvier. Alors que l’on s’attend à l’effondrement de la coalition au pouvoir composée du parti « social-démocrate » de Scholz et les partis « Verts » et « Libres-démocrates »; après des mois de désaccords sur les réformes économiques en Allemagne.
Olaf Scholz a déclaré lors d’une conférence de presse : « Le ministre des Finances n’a montré aucune volonté de mettre en œuvre aucune de nos propositions ». Il a ajouté que « quiconque rejoint le gouvernement doit agir de manière responsable et fiable, et il ne peut pas s’enfuir lorsque les choses deviennent difficiles ». Faisant ainsi référence à M. Lindner, qui dirige le Parti libre-démocrate en Allemagne.
En outre, il poursuit : « Mais ce n’est pas spécifiquement l’objectif de Christian Lindner pour le moment. Il se concentre sur son népotisme ». Tout en soulignant la nécessité d’avoir « un gouvernement capable de travailler et qui ait le pouvoir de prendre les décisions nécessaires ».
M. Scholz a souligné que l’Allemagne, la plus grande économie d’Europe, « doit, après la victoire de Donald Trump aux élections américaines, montrer qu’on peut compter sur nous ». Il annonce qu’il appellera à un vote de confiance à la coalition en janvier. Ce qui pourrait ouvrir la voie à des élections fédérales anticipées en mars prochain.
Retrait de la coalition
De son côté, le ministre des Finances, Christian Lindner, a déclaré aux journalistes après l’échec des négociations de la coalition au pouvoir : « Olaf Scholz refuse de reconnaître que notre pays a besoin d’un nouveau modèle économique ». Il estime aussi qu’il « a montré qu’il n’avait pas la force nécessaire pour donner à son pays un nouvel élan ».
Et d’ajouter : « Au lieu de cela, cet après-midi (mercredi 6 novembre, ndlr), le chancelier m’a lancé un ultimatum pour suspendre le frein à l’endettement constitutionnel. Et je ne pouvais pas le faire, car j’aurais rompu le serment que j’avais prêté lors de mon entrée en fonction ».
Ainsi, il a déclaré que son parti s’apprêtait à se retirer de la coalition lors des élections qui devraient avoir lieu d’ici la fin mars et qu’il ferait campagne pour participer à un gouvernement différent.
Dans ce contexte, le ministre de l’Economie, Robert Habeck, qui appartient aux Verts, a affirmé mercredi soir aux journalistes : « L’Allemagne prendra une nouvelle décision concernant la prochaine coalition gouvernementale. Et, d’ici là, nous resterons sur nos positions et nous sommes fermement engagés à remplir pleinement nos devoirs et assurer la stabilité de l’intérieur. Le gouvernement est ce que l’Allemagne peut et doit offrir à l’Europe ».
De son côté, le porte-parole du gouvernement a déclaré à l’agence de presse allemande que le chef du Parti libéral-démocrate avait menacé de se retirer de la coalition.