Goldman Sachs a revu à la baisse, mercredi 6 novembre 2024, ses prévisions de croissance dans la zone euro après la victoire de Donald Trump aux élections américaines. Et ce, en estimant que l’économie de la monnaie commune du Vieux Continent recevra un coup dur d’environ 0,5 % du coût des nouveaux tarifs douaniers et de l’augmentation des dépenses de défense que le futur occupant de la Maison Blanche exigera.
En particulier, dans son analyse, Goldman Sachs déclare que « nous nous attendons à ce que le programme politique du président Trump influence les perspectives économiques de l’Europe de plusieurs manières ».
Premièrement, et plus important encore, de nouvelles tensions dans les relations commerciales risquent d’affecter considérablement le développement de la région. Même si les droits de douane généraux de 10 % proposés par Trump constituent clairement un risque, notre scénario de base est qu’il finira par imposer un ensemble plus limité de droits de douane aux économies européennes, ciblant principalement les exportations automobiles.
Deuxièmement, la réélection de Trump entraînera probablement de nouvelles dépenses de défense et de nouvelles pressions en matière de sécurité pour l’Europe. Toutefois, toute impulsion à la croissance qui pourrait en résulter sera probablement limitée par les modestes multiplicateurs des dépenses militaires en Europe, la pression à la hausse sur les rendements obligataires à long terme en raison de déficits plus élevés et l’impact négatif sur la confiance du risque géopolitique accru.
Troisièmement, les analystes de l’agence s’attendent à ce que les changements potentiels dans la politique macroéconomique et les conditions financières des États-Unis aient de légers effets.
Dans l’ensemble, l’analyse de Goldman Sachs montre une baisse de 0,5 % du PIB réel de la zone euro, allant de 0,6 % en Allemagne à 0,3 % en Italie, et 0,4 % au Royaume-Uni. « Nous prévoyons que l’essentiel de la croissance touchée dans la région aura lieu entre le premier et le quatrième trimestre 2025 », estime l’agence qui ajoute : « Nous révisons donc à la baisse nos prévisions de croissance dans la région. Nous prévoyons désormais une croissance de la zone euro de 0,8 % en 2025 (contre 1,1 % précédemment et contre une estimation moyenne de 1,2 %) et de 1 % en 2026… ».
Enfin, l’agence pense que le programme politique de Trump renforcera les arguments en faveur d’une baisse des taux d’intérêt dans toute l’Europe. Ce qui est cohérent avec les prédictions des simples règles de Taylor. « Nous réduisons ainsi notre prévision du taux de dépôt final de la BCE de 2 % à 1,75 %, en ajoutant une nouvelle baisse des taux de 25 points de base en juillet 2025 ».