Moins de 20% des enseignants en Tunisie dispensent des cours particuliers, a déclaré Ikbel Azzabi, secrétaire général adjoint de la Fédération nationale de l’enseignement de base.
Lors de son intervention le 15 novembre 2024 sur Mosaïque FM, il a expliqué que ces cours particuliers sont souvent demandés par les parents désireux d’offrir une meilleure formation à leurs enfants, mais ne sont pas responsables des défaillances du système éducatif tunisien.
La réalité des cours particuliers en Tunisie
Selon Azzabi, bien que la pratique des cours particuliers soit controversée, elle ne représente qu’une petite fraction de l’ensemble des enseignants. En effet, moins de 20% des enseignants se lancent dans cette activité. Cependant, ces cours sont largement sollicités par les parents, convaincus que cela offrira un meilleur avenir scolaire à leurs enfants. Azzabi a insisté sur le fait que cette pratique n’est pas la cause principale des problèmes rencontrés par le système éducatif tunisien.
Les raisons derrière l’essor des cours particuliers
Le secrétaire général adjoint de la fédération a également mis en lumière les raisons pour lesquelles certains enseignants se tournent vers les cours particuliers. L’une des raisons majeures est la précarité financière des enseignants. Azzabi a souligné que les conditions de travail des enseignants, notamment dans les zones rurales, sont très difficiles. Il a évoqué l’absence de primes pour les enseignants exerçant dans ces zones et a déploré le manque de 7 000 enseignants dans le pays. De plus, certains enseignants travaillent sans salaire, ce qui les pousse à chercher des sources de revenus supplémentaires, comme les cours particuliers.
L’opposition de la fédération à la pratique des cours particuliers
La Fédération nationale de l’enseignement de base, représentée par Ikbel Azzabi, s’oppose fermement aux cours particuliers. La fédération considère que cette pratique dégrade la qualité de l’enseignement public et contribue à l’inégalité entre les élèves. Cependant, Azzabi a insisté sur le fait que les enseignants ne choisissent pas cette voie par choix, mais plutôt en raison de leurs difficultés économiques.
Critique de la gestion du ministère de l’Éducation
Azzabi a critiqué la gestion du ministère de l’Éducation, notamment son récent communiqué annonçant des poursuites judiciaires contre les enseignants dispensant des cours particuliers. Selon lui, au lieu de menacer les enseignants, le ministre de l’Éducation, Noureddine Nouri, devrait ouvrir un dialogue avec les syndicats pour traiter les véritables problèmes du secteur éducatif. Il a également rappelé que les enseignants sont confrontés à des conditions de travail difficiles, et que des mesures urgentes doivent être prises pour améliorer leur situation.
La consultation électronique ne suffit pas pour réformer l’éducation
Enfin, Ikbel Azzabi a remis en question l’efficacité de la consultation électronique lancée par le ministère de l’Éducation pour réformer le système scolaire tunisien. Il estime que cette initiative est insuffisante et ne permettra pas d’engager une réforme véritable du secteur. Pour lui, la consultation semble être davantage une manœuvre visant à alimenter l’hostilité envers les enseignants et à anticiper toute protestation de leur part.
Vers une réforme éducative globale
En conclusion, la Fédération nationale de l’enseignement appelle à une réforme éducative plus globale, qui prenne en compte les réalités sociales et économiques des enseignants. Une réforme qui respecte leurs droits et améliore leurs conditions de travail est essentielle pour garantir une éducation de qualité à tous les élèves tunisiens.