Non content d’avoir mis une partie de la planète à feu et à sang durant sa présidence, Joe Biden semble jusqu’au dernier jour de son mandat déterminé à poursuivre sa politique maléfique. Celle-là même qui a fait près d’un million de victimes d’Ukrainiens et la destruction de leur pays, et des centaines de milliers de victimes palestiniennes et la destruction de Gaza. Car sans son soutien diplomatique, son armement terrifiant et ses milliards de dollars, ni Zelensky ni Netanyahu ne peuvent rien faire.
Les Américains ont choisi un nouveau président, et Joe Biden, dans le langage politico-journalistique, n’est plus qu’un « lame duck » (canard boiteux), un statut qui lui permet de gérer les affaires courantes en attendant la prise de fonctions du nouveau président le 20 janvier 2025.
Malgré cela, le président sortant vient de prendre une grave décision qu’il n’a jamais osé prendre avant l’élection présidentielle au début de ce mois : permettre à Zelensky d’utiliser les missiles américains de longue portée pour frapper des cibles à l’intérieur de la Russie.
Cette éventualité a été évoquée avant, et le président russe Vladimir Poutine y a répondu le 12 septembre dernier en ces termes : « Si l’OTAN comptait soutenir des frappes de longue portée sur le territoire russe, cela signifierait que les États-Unis et les pays européens de l’OTAN seraient en guerre avec la Russie. Si tel était le cas alors, compte tenu du changement de nature du conflit, nous prendrions les décisions appropriées en fonction des menaces auxquelles nous serons confrontés ».
Le New York Times et d’autres médias anglo-saxons ont rapporté dimanche 17 novembre que Biden avait donné le feu vert à l’Ukraine pour utiliser les systèmes de missiles tactiques de l’armée fournis par les États-Unis (ATACMS), qui ont une portée allant jusqu’à 300 kilomètres.
Ce qui est important de savoir ici est que les ATACMS sont tirés par des systèmes de roquettes HIMARS fournis par les États-Unis. Leur utilisation nécessite forcément des renseignements et des spécialistes américains pour être tirés, ce qui signifie que les États-Unis entreront directement en guerre avec la Russie, d’où l’inquiétude de voir le monde sombrer dans une Troisième Guerre mondiale où l’usage d’armes nucléaires serait fort probable !
Dans sa réponse lundi 18 novembre, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a déclaré que si les informations étaient vraies, cela signifierait « une nouvelle escalade qualitative des tensions et une situation qualitativement nouvelle en termes d’implication des États-Unis dans ce conflit. L’escalade signifie une plus grande implication occidentale dans la guerre, car le ciblage et les autres opérations de maintenance ne sont pas effectués par des militaires ukrainiens, mais par des spécialistes militaires de ces mêmes pays occidentaux ».
Par ailleurs, des agences d’information européennes ont indiqué que le Royaume-Uni et la France pourraient autoriser l’Ukraine à utiliser des missiles Storm Shadow/SCALP, d’une portée de 250 km, contre la Russie. Plus tôt cette année, une fuite militaire allemande a révélé que des soldats britanniques sont « sur le terrain en Ukraine pour aider les forces ukrainiennes à tirer les missiles Storm Shadow ».
Enfin, le journal britannique “Daily Telegraph“ a récemment rapporté que le Premier ministre britannique, Keir Starmer, et le président français Emmanuel Macron complotaient « pour empêcher la nouvelle administration Trump de réduire le soutien américain à la guerre en Ukraine ». Le même journal indique que Macron et Starmer « prévoient de faire pression sur Biden pour qu’il approuve les frappes de longue portée avant l’entrée en fonction du nouveau président ».
Trump et son entourage sont bien conscients que l’ultime décision de Joe Biden vise à mettre la nouvelle administration républicaine devant le fait accompli. Trump Jr. a déclaré que « la décision du président sortant d’autoriser le lancement de missiles américains de longue portée contre le territoire russe vise à piéger mon père ».
Son père rencontrerait bien des difficultés à concrétiser sa promesse d’arrêter la guerre d’Ukraine dès sa réélection. C’est que l’Etat profond qui tient le haut du pavé à Washington est trop fort pour la capacité et l’expérience politiques modestes du nouveau président. D’une part, cet Etat profond est aveuglé par sa haine contre la Russie et semble déterminé à aller jusqu’au bout de sa folie guerrière en Ukraine. D’autre part, il y a les énormes investissements énergétiques et agricoles faits en Ukraine par le gros capital américain entre le coup d’Etat de 2014 et le déclenchement de la guerre en février 2022.
Les investissements dans le gaz ukrainien du Donbass par les compagnies américaines Black Rock et Chevron, et l’achat de millions d’hectares de terres fertiles ukrainiennes par l’Agro-business américain se comptent en centaines de milliards de dollars. Tous ces investissements ont été mis en péril par la guerre d’Ukraine. Sans parler des énormes pertes qu’enregistrera le Complexe militaro-industriel dans le cas où la guerre se conclura par une victoire de la Russie.
Le danger est que nombre de néoconservateurs qui exercent une influence évidente sur l’Etat profond sont convaincus que « Poutine bluffe » et que l’Amérique est capable de « gagner une guerre nucléaire »…