La Chambre syndicale nationale du photovoltaïque (CSPV) relevant de l’UTICA a observé, lundi après-midi, un sit-in devant le siège de l’Assemblée des Représentants du peuple ( ARP) au Bardo, pour protester contre la décision des commissions des finances et du budget de l’ARP et du Conseil national des régions et des districts (CNRD), de maintenir le relèvement à 30% des droits de douane sur l’importation des panneaux solaires tel que stipulé par l’article 40 de la loi des Finances 2024, alors que l’article 54 du projet de la loi de finances 2025 propose de les réduire à 10%.
Le bureau exécutif de la chambre estime que le maintien du relèvement des droits de douane augmentera le coût d’installation des systèmes photovoltaïques et entravera les objectifs nationaux de transition vers une énergie durable. Cette décision pénalisera également les citoyens notamment avec la hausse des coûts de l’énergie propre et impactera négativement le pourvoir d’achat et les secteurs industriel et agricole.
Cette décision constitue aussi, selon la CSPV, un pas en arrière sur la voie de la souveraineté énergétique du pays et provoquera une perte d’emplois dans un secteur qui compte environ 700 sociétés et emploie prés de 6000 personnes.
Ali Kanzari, président de la Chambre syndicale nationale de l’assemblage et de la maintenance des équipements photovoltaïques, a déclaré à l’agence TAP qu’au lieu « d’accélérer la transition énergétique à l’instar de ce qui se passe dans le monde, on vient de taxer le solaire ».
« Cette décision va freiner la mue vers une énergie alternative propre et durable à un moment où l’industrie photovoltaïque est en pleine expansion dans le monde », a-t-il ajouté, relevant que l’industrie locale, à elle seule, ne pourrait pas accompagner la transition énergétique.
Les installateurs photovoltaïques revendiquent ainsi la suppression des droits de douane sur l’importation des panneaux solaires pour favoriser la transition énergétique et préserver les intérêts du pays et son avenir industriel et agricole.
Les fabricants nationaux de panneaux solaires avaient pris part, le 12 novembre 2024, à la séance d’examen par des commissions des finances et du budget de ARP et du CNRD, du Projet de loi de Finances 2025. Ils avaient appelé à maintenir la mesure approuvée dans la loi de finances 2024, estimant que l’abaissement des droits de douane sur l’importation des panneaux solaires, pénalise les industriels nationaux, défavorise l’investissement industriel dans ce secteur et entrave la transition énergétique du pays.
En effet, la stratégie énergétique nationale à l’horizon 2030 en Tunisie prévoit une production de 35% d’électricité à partir des énergies renouvelables en plus de la réduction de l’intensité carbone dans le pays de 46% d’ici à 2030.
Avec TAP