Un changement attendu dans la politique commerciale au cours du second mandat de Donald Trump en tant que président américain, y compris une augmentation drastique des droits de douane sur les produits en provenance de la Chine. Tout cela pourrait entraîner une dépréciation du yuan, allant jusqu’à 15 %, selon JP Morgan Chase.
Dans une note intitulée « Se préparer à la tempête » publiée le 28 novembre 2024, les analystes prévoient que les taxes d’importation américaines sur les produits chinois seront portées à 60 %; contre 20 % actuellement. Avec de nouveaux prélèvements frappant également les importations en provenance de Malaisie et du Vietnam.
Dans ce contexte, le gouvernement chinois pourrait dévaluer le yuan en réponse. Et ainsi imposer des tarifs douaniers de rétorsion pour soutenir l’économie nationale. C’est ce qu’ont suggéré les analystes, prévoyant que la croissance du PIB chinois l’année prochaine pourrait glisser de près d’un point à 3,9 %, malgré les mesures possibles.
En outre, JP Morgan a souligné qu’une dévaluation potentielle du yuan de 10 à 15 % est « nettement inférieure aux 28 à 30 % auxquels on pourrait s’attendre. Si la Banque centrale chinoise répétait le scénario de 2018-19, lorsqu’elle avait permis à la dépréciation de la monnaie de compenser 70 % de la hausse des tarifs douaniers américains ». En effet, notons qu’en2018, Trump avait augmenté les tarifs douaniers sur les produits chinois de 3 % à 20 %.
Plus tôt ce mois-ci, le yuan est tombé à son plus bas niveau face au dollar depuis fin 2023. Et ce, en raison de l’incertitude entourant la victoire de Trump à l’élection présidentielle américaine. Ainsi, jeudi, la monnaie chinoise s’échangeait à près de 7,25 yuans pour un billet vert.
Plus tôt cette semaine, Trump– qui prendra ses fonctions le 20 janvier– s’est engagé à introduire des droits d’importation de 25 % sur tous les produits en provenance du Canada et du Mexique. De même qu’il s’est déclaré prêt à augmenter les tarifs sur les importations chinoises à 30 %.
En conclusion, JP Morgan s’attend à ce que les économies émergentes, en particulier les exportateurs de produits manufacturés comme la Malaisie, le Vietnam et le Mexique, soient les plus durement touchées par une guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine. Les analystes soulignent que les États concernés risquent de perdre des parts de marché mondiales. Car Pékin réorienterait ses exportations vers d’autres marchés émergents. L’Inde serait la moins touchée, prédisent les économistes.