La situation financière difficile de Tunisair est en, grande partie, en relation directe avec la persistance des pressions sur le taux de change du dinar (l’un des fondamentaux de l’économie) par rapport au dollar et à l’euro. Pour preuve, au mois de février 2014, le dollar se négociait autour de 1,60 dinar, et l’euro autour 2,17 dinars. Ces niveaux restent très élevés par rapport à ceux de 2010, où le dollar américain se négociait autour de 1,4 dinar et l’euro autour de 1,9 dinar.
Le glissement important qu’a connu ces trois dernières années le dinar tunisien face au dollar américain et à l’euro a eu un impact direct sur les résultats financiers de Tunisair. Il faut savoir que si le dinar tunisien se déprécie de 10% par rapport au dollar, Tunisair perd environ 20 millions de dinars par an. Cela est dû aussi au fait que les taxes aéroportuaires, qui représentent environ 30% des charges de la compagnie, sont indexées sur l’euro, y compris les charges payables en Tunisie.
Sachant que 70% du réseau de Tunisair est orienté vers l’Europe, on doit mesurer toute l’importance qui est accordée à la question des pénalités financières imposées par les aéroports européens, en matière de nuisances sonores et environnementales.
Pour faire face à la problématique de la dévaluation du dinar, Tunisair a arrêté un plan d’action qui inclut notamment la réduction de ses charges, qui augmentent beaucoup plus que les recettes, et ce, à travers la révision des méthodes de comptabilisation des charges aéroportuaires sur les compagnies aériennes résidentes, sans porter préjudice aux intérêts de l’OACA, et ce, afin d’alléger le poids des fluctuations de change.
Malgré ces aléas, Tunisair a été, en 2012, l’une des rares entreprises publiques dont l’activité a dépassé celle de 2010. Notons qu’en 2014 et jusqu’au 20 mars, Tunisair a enregistré une reprise en évolution de 12,3% par rapport à la même période de 2013.
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