L’activité manufacturière dans la zone euro a fortement chuté en novembre. Une nouvelle baisse de la demande anéantissant les espoirs d’une reprise immédiate; et ce, après la stabilisation des tendances en octobre, indique l’enquête PMI.
Plus précisément, la lecture finale de l’indice des directeurs d’achat (PMI) de S&P Global pour la Banque commerciale de Hambourg (HCOB), publiée lundi 2 décembre 2024, a confirmé l’estimation préliminaire selon laquelle le secteur manufacturier tomberait à 45,2 en novembre contre 46.
On constate que 50 séparent les zones de croissance et de contraction, le secteur manufacturier de la zone euro restant en territoire négatif (en dessous de 50) à partir de mi-2022.
Dans le même temps, un sous-indice mesurant la production industrielle a également chuté à 45,1 contre 45,8 en octobre.
« Ces chiffres semblent effrayants. C’est comme si la récession manufacturière de la zone euro ne s’arrêtait jamais. Et avec la forte baisse des nouvelles commandes et à un rythme accéléré, il n’y a aucun signe de reprise dans un avenir proche », a commenté Sirus Rubia, l’économiste en chef du HCOB.
Il a ajouté que « la récession est extrêmement répandue, affectant les trois principaux pays de la zone euro. L’Allemagne et la France font pire, mais l’Italie ne fait pas beaucoup mieux non plus ».
Plus précisément, l’indice PMI manufacturier de la France est tombé à 43,1 contre 44,5 en octobre (et toujours inférieur au 43,2 de l’estimation préliminaire) et celui de l’Allemagne à 43 comme en octobre (également inférieur au 43,2 préliminaire).
De même, l’indice PMI en Italie a fortement chuté à 43,3 contre 46,8. Les nouvelles commandes plongeant à 41,9 contre 45,1 auparavant.
Dans la zone euro, la baisse de la demande a poussé les usines à réduire leurs capacités au rythme le plus rapide depuis la pandémie de Covid-19. L’indice de l’emploi est tombé à 45,2 contre 46,2, son plus bas niveau depuis août 2022.
La demande internationale (y compris le commerce entre les pays de la zone euro) s’est également contractée à un rythme plus rapide. Une tendance qui risque de s’aggraver lorsque le président américain élu Donald Trump (qui prend ses fonctions en janvier) a proposé d’imposer des droits de douane de 10 % sur toutes les importations. Ce qui rendrait les produits européens plus chers dans le pays et donc moins désirables.