Dans le cadre de la section « JCC Classique », la salle Tahar-Cheriaa a accueilli, le 17 décembre, la projection de la copie restaurée du long-métrage « Camp de Thiaroye » (1988) du réalisateur sénégalais Ousmane Sembène, premier lauréat du tout premier Tanit d’Or pour son premier long-métrage « La Noire de… », l’une des toutes premières œuvres qui ont enrichi les annales de la cinématographie africaine et ayant marqué très fort le palmarès des JCC dans leur édition de lancement (4-11 décembre 1966).
Grand Prix du jury à la Mostra de Venise en 1988, le chef-d’œuvre « Camp de Thiaroye », qui rend hommage aux tirailleurs sénégalais, est reconnu comme la première coproduction Sud-Sud, ayant réuni notamment dans l’équipe technique la monteuse tunisienne Kahéna Attia qui a été honorée aux côtés des techniciens Naâma Jazi, Hassan Daldoul, Lotfi Laayouni, Hechmi Joulag et Arbi Ben Ali.
La projection de ce film s’inscrit dans le cadre de l’hommage consacré par la 35e édition des Journées cinématographiques de Carthage (JCC, 14-21 décembre 2024) au cinéma sénégalais dont le coup d’envoi officiel a été donné, le 17 décembre, en présence de l’ambassadeur du Sénégal en Tunisie, Moustapha Sow.
Prenant la parole, l’ambassadeur a exprimé sa gratitude envers la direction des JCC pour cette reconnaissance, soulignant le dynamisme du cinéma sénégalais. Il a également mis en lumière les efforts du gouvernement sénégalais pour moderniser l’infrastructure cinématographique et soutenir les réalisateurs, qu’ils soient confirmés ou émergents, à travers des fonds de financement spécifiques.
Afin d’appuyer les actions de promotion de films sénégalais au Sénégal et à travers le monde, ainsi que la mobilité des talents et des œuvres cinématographiques et audiovisuelles sénégalaises, le Sénégal s’est doté en 2002 du Fonds de promotion de l’industrie cinématographique et audiovisuelle (Fopica), un mécanisme d’appui pour promouvoir le développement de l’industrie cinématographique et audiovisuelle sénégalaise.
Dans le cadre de ce « Focus Sénégal », un hommage a été également rendu à l’un des pionniers défenseurs du cinéma africain, le cinéaste sénégalais Ababacar Samb-Makharam, et ce, à travers la présentation de l’ouvrage « Ababacar Samb Makharam : maître d’œuvre et esthète du cinéma panafricain ». Pour préserver sa mémoire, sa fille Ghaël Samb Sall fait paraître en 2022 ce livre pour mettre en avant la particularité d’un parcours et la singularité d’une œuvre d’un metteur en scène militant par l’image, tant sur le plan esthétique que des choix thématiques.
Cet hommage célèbre le cinéma sénégalais présent dans toutes les sections du festival en rendant hommage aux pionniers tels qu’Ousmane Sembène (1923-2007) et Ababacar Samb Makharam (1934-1987), et en mettant à l’honneur des réalisateurs contemporains qui continuent de faire briller le cinéma africain sur la scène internationale.
Dans ce contexte, « Focus Sénégal » s’est ouvert hier avec l’œuvre de romance « Banel et Adama » (2023), premier long métrage de la jeune cinéaste Ramata Toulay Sy qui, à 36 ans, fut la seule réalisatrice débutante invitée à concourir pour la Palme d’or et la Caméra d’or dans le cadre de la compétition officielle de la 76e édition du Festival de Cannes en 2023.
Avec TAP