L’accord de transit qui achemine le gaz russe vers l’UE via l’Ukraine ne sera pas prolongé au-delà de la fin de fin décembre 2024. C’est ce qu’a déclaré le Premier ministre ukrainien, Denis Shmigal.
Les dirigeants ukrainiens ont prévenu à plusieurs reprises qu’ils n’avaient pas l’intention de prolonger l’accord de transit, qui expire le 31 décembre. Cependant, plusieurs pays de l’UE continuent de dépendre du gaz russe. Ce qui signifie que la résiliation de l’accord représente un risque pour les consommateurs.
M. Shmigal a écrit mardi 17 décembre 2024 sur Telegram qu’il avait eu un appel téléphonique avec son homologue slovaque, Robert Fico, au cours duquel il a déclaré que l’Ukraine était prête à discuter du transit de gaz de toute origine, sauf russe.
« J’ai souligné que l’accord entre l’Ukraine et la Russie sur le transit du gaz expire le 1er janvier 2025 et ne sera pas prolongé », a écrit M. Shmigal. Il a ajouté que si la Commission européenne s’adressait officiellement à Kiev au sujet du transit de « tout gaz autre que le gaz russe, nous en discuterions naturellement et sommes prêts à parvenir à un accord approprié ».
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La Slovaquie est l’un des pays qui reçoit le gaz russe transitant par l’Ukraine. Le gouvernement slovaque a souligné être engagé dans des négociations « très intenses » sur les livraisons pour l’année prochaine. Le réseau de transit ukrainien est également connecté aux réseaux de gazoducs de Moldavie, de Roumanie, de Pologne et de Hongrie.
L’accord de transit de cinq ans entre le géant énergétique russe Gazprom et l’entreprise énergétique publique ukrainienne Naftogaz a été signé en 2019. L’accord prévoyait que Gazprom ferait transiter 65 milliards de mètres cubes (bcm) de gaz à travers l’Ukraine en 2020 et 40 bcm par an entre 2021 et 2024.
Toutefois, Gazprom, autrefois principal fournisseur de gaz de l’UE, a considérablement réduit ses exportations vers l’UE en 2022, après le sabotage des gazoducs Nord Stream. Selon les dernières données, l’UE reçoit toujours environ 5 % de son gaz de Russie via l’Ukraine.
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M. Fico a déclaré dimanche que la Slovaquie ne céderait pas à la pression occidentale pour remplacer le gaz naturel russe par une alternative plus chère. Tout en notant qu’il n’y a « aucune raison de payer le gaz plus que nécessaire pour des raisons géopolitiques ».
Mardi 17 décembre, l’entreprise énergétique publique slovaque SPP et les opérateurs énergétiques d’Autriche, de Hongrie et d’Italie ont signé une déclaration pour soutenir la poursuite du transit du gaz russe, le décrivant comme « la meilleure solution non seulement pour les consommateurs de gaz en Europe, mais aussi pour l’Ukraine elle-même ».
La déclaration sera soumise à la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, pour l’informer de la « menace pour la sécurité énergétique et économique dans notre région », a déclaré le directeur général du SPP, Vojtech Ferencz.