Une étude de Deloitte en collaboration avec Google, intitulée « Voyageurs et destinations de nouvelle génération : notre vision sur la transformation de l’industrie touristique », présente les tendances qui façonneront l’avenir du tourisme mondial jusqu’en 2040, ainsi que les profils émergents de voyageurs.
L’une des principales conclusions de l’étude de Deloitte, publiée vendredi 20 décembre 2024 par ‘Wall Street Journal’, est que le tourisme continuera de croître de manière significative et constituera un pilier essentiel du progrès économique mondial, avec 2,4 milliards de voyageurs attendus en 2040.
Depuis 1975, la croissance du tourisme mondial a été rapide, le nombre d’arrivées internationales doublant environ tous les 15 ans, pour atteindre près de 1,5 milliard de voyageurs dans le monde en 2019. Bien que la pandémie de COVID-19 ait provoqué une crise sans précédent dans l’industrie, le tourisme a a fait preuve d’une résilience remarquable à l’échelle internationale, atteignant 2023 récupération à 88 % des niveaux d’avant la pandémie.
De 1995 à 2019, tous les marchés du tourisme émetteur ont connu une croissance significative, l’Europe conservant la part la plus importante, mais en baisse de 60 % à 47 %, et la région Asie-Pacifique (APAC) réalisant la plus forte croissance et une augmentation correspondante de sa part, de 15 % en 1995, à 33 % en 2019.
D’un autre côté, entre 2019 et 2023, alors que l’Europe et l’Amérique du Nord ont non seulement récupéré en tant que marchés du tourisme émetteur, mais ont également augmenté leur taille, la région Asie-Pacifique reste à des niveaux nettement inférieurs.
Il est caractéristique que la Chine, de 154,6 millions de départs en 2019, n’ait atteint que 75,8 millions en 2023.
Ainsi, en termes de destinations, l’Europe a été la grande gagnante de cette croissance, conservant une part de marché de plus de 50 %, malgré les taux de croissance plus élevés d’autres régions comme le Moyen-Orient, l’Extrême-Orient, l’Amérique du Sud et l’Afrique. Dans ce contexte, la Grèce a réussi à émerger comme l’une des principales destinations touristiques au monde, occupant une place dans le top 15 en 2019 et dans le top 10 en 2023.
Le tourisme mondial en 2040
Selon l’étude, la taille du tourisme mondial atteindra environ 2,4 milliards de voyages en 2040, soit une augmentation de près d’un milliard de voyages internationaux par rapport au pic historique de 2019. On estime que cette croissance est principalement due à l’augmentation de la classe moyenne, principalement dans les pays émergents, mais aussi l’augmentation du nombre annuel moyen de voyages internationaux des ménages de la classe moyenne.
Cela entraînera l’émergence de nouveaux marchés touristiques émetteurs tels que le Brésil, le Pakistan, l’Arabie saoudite, l’Indonésie, le Mexique et surtout l’Inde. Une croissance très significative est donc attendue en Chine et aux États-Unis, car la classe moyenne de ces pays effectuera davantage de voyages internationaux. Les marchés matures d’Europe, d’Allemagne, de France et du Royaume-Uni continueront de croître, mais à des rythmes nettement inférieurs. En conséquence, les cinq principaux marchés du tourisme émetteur devraient être la Chine (310 millions contre 154,6 millions en 2019), les États-Unis (260 millions contre 99,7 millions en 2019), le Royaume-Uni (145 millions contre 91 millions en 2019), l’Inde (145 millions contre 26,7 millions en 2019) et l’Allemagne (140 millions contre 99,5 millions en 2019).
En termes de destinations, l’Afrique et le Moyen-Orient devraient connaître les taux de croissance les plus élevés, l’Europe conservant la plus grande part de marché. On estime que 45 % des voyageurs mondiaux visitent quatre grandes destinations spécifiques : la Méditerranée, l’Asie du Sud-Est, le Moyen-Orient et les Caraïbes. La Méditerranée en particulier devrait augmenter son trafic de 365 millions. en 2019, à 495 millions en 2040.
D’après les conclusions de l’étude, la plus grande croissance sera réalisée par les destinations ayant une grande capacité d’accueil des voyageurs, une grande attractivité, mais aussi relativement proches des principaux marchés touristiques émetteurs. La dispersion devrait s’accroître puisque la part des cinq premiers devrait passer de 30 % en 2019 à 20 % en 2040 et celle des 15 premiers de 51 % en 2019 à 46 % en 2040.