Sur le micro d’Expresso du mardi 24 décembre, Bassem Ennaifer, analyste financier, a décortiqué les indicateurs ayant marqué la situation financière de la Tunisie à fin 2024.
Toute d’abord, il explique que la baisse du refinancement bancaire (le refinancement de la Banque centrale de Tunisie n’a pas dépassé les 12 milliards de dinars) est synonyme d’une diminution de la liquidité. Cette baisse est due à la réduction du recours des banques au refinancement de la BCT, en raison de la diminution des Bons de trésor émis par l’État, notamment les Bons du trésor à court terme, affirme-t-il.
Selon l’analyste, « l’État a su compenser cette baisse à travers l’augmentation de ses emprunts, notamment via l’emprunt national qui a pu mobiliser plus de 5 milliards de dinars en 2024 ».
Ensuite, il a mis en exergue « la hausse de l’endettement de l’État sur le marché intérieur… ».
En troisième lieu, Bassem Ennaifer souligne la hausse des dépôts par rapport au financement des entreprises par le secteur bancaire, « l’expliquant par celle de l’inflation et du bon rendement du secteur bancaire ». Et d’ajouter: « même si le refinancement de la Banque centrale de Tunisie (12 milliards de dinars) est inférieur à celui de 2023, il dépasse celui des dernières années (entre 7 et 8 milliards de dinars). Tant que les taux d’intérêt demeurent élevés, le recours au refinancement continuera de diminuer ».
Stagnation de la situation économique
Selon Bassem Ennaifer, les indicateurs présentés par la BCT montrent une situation économique qui stagne ces dernières années. En effet, « … le secteur bancaire est focalisé sur le financement de l’État et la hausse de l’inflation a entraîné une réduction de la demande, engendrant (avec les problèmes de production dans plusieurs secteurs) une baisse de l’investissement et des difficultés de remboursement pour nombre d’entreprises ».
Pour autant, un grain d’optimisme de la part de l’analyste qui estime que « l’économie tunisienne est plutôt stable actuellement », même si elle ne parvient pas à réaliser une croissance significative. De ce fait, il souligne que « la croissance devrait se situer entre 1 et 1,2 %, avec une possible augmentation de 0,3 % à 0,4 % en cas de bonne saison agricole ».