Le groupe turc Baykar, géant des drones militaires, vient de frapper un grand coup, en acquérant le constructeur aéronautique italien Piaggio Aerospace.
Avec 800 employés dans ses deux sites de production situés à Ligurie, Piaggio Aerospace était « sous tutelle de l’État depuis décembre 2018 en raison de problèmes financiers », rappelle RFI.
Si certains se félicitent, d’autres ont des doutes pour l’avenir de ce fleuron de l’industrie italienne.
En effet, Adolfo Urso, ministre des Entreprises et du Made in Italy, rassure en disant que « Baykar s’est engagé à maintenir et développer la production d’avions, ainsi que les activités de maintenance et de production de composants de moteurs, en Italie ».
Toujours dans le camp de ceux qui approuvent cette vente, on retrouve Fratelli d’Italia (le parti de Giorgia Meloni) et la Ligue de Matteo Salvini, qui, théoriquement, « prônent pourtant la souveraineté nationale, se déclarent très satisfaits de la solution turque ». Comme quoi la « préférence nationale » n’a pas résisté à la « sirène financière », fût-elle turque.
En revanche, il s’agit d’un autre son de cloche chez le Parti démocrate pour qui « Baykar est un instrument de la politique internationale d’Erdogan […] L’investissement en Italie vise surtout à protéger les intérêts de la Turquie », rapporte RFI.
Idem pour les syndicats qui regrettent qu’« aucun groupe italien n’ait envisagé de reprendre une des excellences industrielles du pays ». Tout en appelant même à la « convocation d’une réunion au ministère des Entreprises et du Made in Italy pour étudier le plan industriel ».