Los Angeles affronte, de nouveau, des conditions critiques en matière d’incendies de forêt. Des vents secs balaient le sud de la Californie, créant un risque d’incendies supplémentaires. Et ce, à la suite d’une catastrophe qui a fait au moins 25 morts, chassé des milliers de personnes de leurs maisons et provoqué des luttes politiques intestines.
Le coût des incendies de forêt qui ont ravagé des pans entiers de Los Angeles ne cesse d’augmenter. Les nouvelles estimations des pertes totales pour le secteur de l’assurance s’élèvent désormais à 40 milliards de dollars. Le scénario le plus optimiste prévoit des pertes de 25 milliards de dollars.
Le changement climatique est passé par-là
Les deux incendies les plus importants, Eaton et Palisades, sont parmi les plus graves de l’histoire de la Californie. Les flammes ont bouleversé la vie dans la deuxième ville la plus peuplée des États-Unis. Plus de 31 000 foyers et entreprises du comté de Los Angeles sont toujours privés d’électricité. Alors que de nombreuses écoles ont été détruites ou gravement endommagées. Les évacuations ont contraint de nombreux habitants à s’installer chez des parents ou des amis, à se disputer des locations onéreuses ou à quitter temporairement la région.
L’alerte aux incendies considérés particulièrement dangereux n’est habituellement observée qu’une fois tous les cinq ans. Celle actuelle est la quatrième au cours des trois derniers mois. Des incendies avaient éclaté dans le comté de Ventura en novembre 2024, puis à Malibu en décembre 2024 et enfin la semaine dernière dans toute la région.
Comme il n’a pratiquement pas plu à Los Angeles depuis le mois de juillet 2024 et que la sécheresse s’aggrave dans tout le sud de la Californie, toute menace d’incendie suscite l’inquiétude des habitants. Les experts craignaient, depuis des mois, une recrudescence des incendies, car les pluies et la neige abondantes de ces deux dernières années ont laissé les collines, les montagnes et les vallées de Californie pleines d’herbe fine et de végétation, qui s’est desséchée et s’est transformée en combustible pour les incendies. Ces cycles aigus de changements climatiques ont significativement contribué à ce qui s’est passé.
Facture salée
Au moins 25 personnes sont mortes et plus de 12 000 bâtiments ont été réduits en cendres sur plus de 40 000 hectares dans les quartiers de Pacific Palisades et d’Altadena. L’incendie d’Eaton est devenu le cinquième plus meurtrier de l’histoire de l’État, tuant au moins 17 personnes et consumant plus de 7 000 structures. L’incendie de Palisades, plus important, a fait au moins huit morts.
Les assureurs mondiaux de dommages commencent à reconnaître l’impact de la catastrophe, ceux d’habitation supporteront l’essentiel des coûts. Les 40 milliards de dollars sont, désormais, une réalité pour le secteur, mais il n’y a pas de risque sur les compagnies qui ont bien réparti les risques grâce aux politiques de réassurance.
Le commissaire aux Assurances de Californie a publié un avis demandant, à toutes les compagnies d’assurance, d’arrêter les non-renouvellements ou les annulations en cours pour les propriétés situées à proximité des incendies, si elles ne sont pas protégées par un moratoire obligatoire déjà promulgué. Cela inclut les non-renouvellements émis jusqu’à 90 jours avant le 7 janvier, mais prenant effet après le début des incendies. Le moratoire sur le non-renouvellement et l’annulation des polices d’assurance durera six mois, le temps que les communautés touchées entament le processus de rétablissement.
Le même avis a demandé aux assureurs d’offrir un délai de grâce plus long que les 60 jours prévus par la législation en vigueur aux assurés des zones immédiatement touchées par les incendies, afin qu’ils puissent payer leurs primes d’assurance habitation, compte tenu des difficultés rencontrées par de nombreux assurés dans ces zones.
Le grand problème maintenant est qu’une nouvelle série de vents, prévue pour le début de la semaine prochaine, met les autorités sur les dents. À l’heure actuelle, les perspectives ne sont pas claires quant à l’intensité de ces vents, mais le risque reste élevé.