Google le confirme et le reconnait officiellement : les e-mails de ses utilisateurs sont scannés et analysés à des fins commerciales, et ce bien évidemment à leur insu. Les conditions générales d’utilisation (CGU) du service de messagerie ont en effet été mises à jour le 14 avril 2014 aux Etats Unis, stipulant que les messages entrants et sortants des internautes sont scannés, une technique qui permet à la firme de proposer par la suite des publicités.
Ainsi Google mentionne cette pratique et sans ambiguïté : « Nos systèmes automatisés analysent votre contenu (y compris les e-mails) pour diffuser des fonctionnalités pertinentes pour vous : afficher des résultats de recherche personnalisés, diffuser de la publicité sur mesure et détecter le spam et malware. Cette analyse a lieu à la réception, à l’envoi et lors du stockage du contenu », mettant de ce fait fin à une polémique qui aurait duré plus d’un an, autour de la question de la violation de la vie privée des utilisateurs de Gmail. La firme assume… et les utilisateurs sont maintenant conscients de ce qui se trame dans leur boite de messagerie.
Aux Etats-Unis, l’application de ce procédé s’en est suivi de plusieurs actions en justice contre Google, pour violation de la vie privée des utilisateurs de Gmail et infraction à la confidentialité des échanges. De plus, depuis le 14 août 2013 une pluie de critiques est tombée sur Google, suite à la révélation par l’association de consommateurs américaine Consumer Watchdog, de cette pratique , dans un article intitulé : « Google dit à un tribunal que vous ne pouvez pas vous attendre à une conversation privée en envoyant un message à Gmail ». Le titre en question, provenant d’une motion de rejet, écrite par les avocats de Google, vis à vis d’une action de groupe contre sa messagerie en ligne. L’argument avancé par la firme pour sa défense étant que contenus ne sont pas analysés sous un filtre humain mais analysés par des robots.
Est-ce la campagne de Microsoft « Scroogled », qui a porté ses fruits ou un sursaut de conscience ?
Microsoft « s’acharne » en effet sur Google par le biais de sa campagne Scroogled, dans le but de dénoncer le scan des messages et l’exploitation des données personnelles de ses utilisateurs, jusqu’à commercialiser un certain nombre de produits dérivés, comme des tasses à café, des casquettes ou des t-shirts anti-Google.
Sachant que d’autres services comme Yahoo Mail adoptent des pratiques similaires, et surtout que ces outils sont devenus partie intégrante de la vie quotidienne d’un grand nombre d’internautes, peut-on dire affirmer à l’heure actuelle que l’utilisateur a le choix ?