Le Fonds monétaire international (FMI) a rendu publique une étude intitulée «Vers de nouveaux horizons : la transformation économique sur fond de transition politique dans le monde arabe». Dans son introduction l’étude (http://www.imf.org/external/french/pubs/ft/dp/2014/1401mcdf.pdf) affirme que « les transitions politiques dans le monde arabe ont ouvert des perspectives de changement économique. Le paysage politique se transforme, ajoute l’étude, et de nouveaux acteurs apparaissent tandis que les anciens groupes d’intérêts réfractaires aux réformes ont sans doute perdu de leur vigueur. Cette conjoncture fournit une occasion historique pour repenser la stratégie générale de réforme économique et s’attaquer aux dossiers de longue date, jusque-là difficiles à aborder ».
Néanmoins, ajoute l’étude, trois ans après le début de la transition politique dans le monde arabe, force est de constater qu’il n’est pas aisé de gérer les transitions et de mettre en œuvre les réformes économiques nécessaires. Les horizons et pouvoirs limités des gouvernants, les incertitudes institutionnelles et les tensions socioéconomiques ont, à des degrés divers selon les pays, empêché les autorités de focaliser leur attention sur la transformation économique.
Par ailleurs, les problèmes de gestion économique ont été aggravés par la complexité de la conjoncture intérieure et extérieure, l’érosion des marges de manœuvre budgétaires et une croissance trop faible pour faire baisser le chômage élevé qui sévit dans ces pays. Ils se trouvent donc à un tournant décisif. Une gestion économique prudente, alliée à de vigoureux efforts de réformes en vue de créer un climat qui favorise une croissance tirée par le secteur privé, sera nécessaire pour tenir les promesses des transitions arabes : amélioration du niveau de vie, croissance plus énergique et plus largement partagée, et création significative d’emplois.
Le document présente des éléments de réformes essentiels dans le domaine de la politique économique pour les pays arabes en transition et décrit les priorités et les leçons partagées. Le chapitre II expose les politiques à adopter pour relever les défis budgétaires ; le chapitre III traite de divers aspects de la politique monétaire et de la politique de change dans l’optique de la stabilisation à court terme et d’une croissance stable à moyen terme. Quant au chapitre IV , il traite des questions relatives aux mesures propices à la stabilité et au développement du secteur financier, y compris l’amélioration de l’accès au crédit qui servirait de catalyseur pour promouvoir une croissance inclusive. Le chapitre V met en lumière un vaste ensemble de domaines où une réforme économique pourrait produire une croissance potentielle plus élevée et améliorer la création d’emplois à moyen terme. Le chapitre VI est centré sur les importants facteurs propices qu’il importe de faire jouer pour accroître les chances de réussite des réformes. Ces facteurs concernent les domaines cruciaux de l’économie politique, de la communication et de l’appui de la communauté internationale.
L’étude recommande aux pays arabes en transition de concentrer leurs efforts sur trois priorités : la création d’emplois plus nombreux à court terme, la réduction des facteurs de vulnérabilité pour préserver la stabilité économique et le lancement de réformes pour assurer dans les années à venir une croissance économique plus vigoureuse dont les bienfaits devraient être mieux partagés.
L’étude tire sept enseignements à suivre pour que ces pays en transition puissent créer des emplois, rehausser la croissance et promouvoir l’équité:
- Nécessité d’une vision à moyen terme afin de fixer les politiques qui détermineront l’avenir économique sociale.
- Dans l’immédiat, les pays doivent concentrer leurs efforts sur la création rapide d’emplois.
- Les réformes budgétaires devraient promouvoir l’équité.
- Les budgets doivent être ancrés à de solides cadres d’action à moyen terme.
- Une communication efficace est indispensable.
- La communauté internationale devrait accroître son soutien.