Invité à commenter la récente décision gouvernementale de simplifier la procédure et réduire le temps des formalités pour les demandes d’acquisition des biens immobiliers en Tunisie par les étrangers, le président du parti Al Majd, Abdelwahab El Héni, n’a pas mâché ses mots pour dénoncer cette décision qu’il qualifie d’ « étrange, non justifiée, tirée par les cheveux et qui n’apporte rien à l’économie nationale. De surcroît, il ne s’agit nullement d’une priorité qu’on doit traiter dans l’urgence ! »
Citant l’exemple de la ville de Marrakech, où 70% de l’immobilier sont détenus par des étrangers, il affirme que les Marocains se plaignent des effets néfastes de cette « invasion » sur leur pouvoir d’achat de citoyens.
Et d’expliquer : « Les endroits qui font l’objet de demandes d’acquisition ont en général une valeur patrimoniale et historique. Plusieurs sites touristiques comme Sidi Bou Saïd et Djerba sont donc menacés. Il aurait été judicieux que le Gouvernement facilite les formalités pour les Tunisiens et maintienne la procédure pour les étrangers. Et encore faut-il s’assurer que les sources de financement soient propres et que l’acquisition ne présente aucun risque sécuritaire pour le pays », s’est-il écrié.
Abdelwaheb El Héni enfonce le clou : « Le gouvernement a probablement cédé aux pressions de certains lobbies, dont certains promoteurs immobiliers, qui ont bien apprécié cette décision. Le Tunisien risque par conséquent de devenir un citoyen de second ordre dans son propre pays ! », a-t-il averti.
La sentence de M. El Héni tombe comme un couperet : « Est-ce le Gouvernement des Tunisiens, ou celui des étrangers ?»