Les virus sont-ils les amis de l’homme ? Cette question pouvait autrefois paraître farfelue, mais récemment un essai clinique mené à la Clinique Mayo (Rochester, Minnesota) a prouvé que certains virus pouvaient être bénéfiques sur la santé de l’homme voire venir à bout de certains types de cancer. L’expérience a été réalisée sur deux patients souffrant d’un myélome, une prolifération dans la moelle osseuse de cellules sanguines cancéreuses.
Le traitement expérimental, qui consiste en une dose massive de virus de la rougeole modifiés soit 100.000 milliards de virus –suffisant à immuniser 10 millions de personnes- a été testé sur une patiente qui ne répondait pas au traitement conventionnel, la chimiothérapie et la greffe de cellules souches ayant été sans résultat sur les tumeurs. A un stade très avancé de la maladie (métastase) la patiente était condamnée à une mort certaine, seulement les chercheurs de la Mayo Clinic ont suggéré un nouveau traitement des tumeurs par les virus ou virothérapie oncolytique , une technique déjà testée avec succès sur la souris. L’injection d’une dose massive de virus de la rougeole a enclenché, dès les 36 premières heures, une réduction des tumeurs, qui ont fini par disparaître au bout de quelques semaines.
L’essai clinique mené par les médecins de la Mayo Clinic sous la direction du Pr. Stephen Russell est un succès, car la patiente est en rémission depuis près de 9 mois. En revanche, pour la deuxième patiente de l’essai clinique, le traitement n’a pas empêché la progression des tumeurs.
La technique utilisée par les chercheurs ne date pourtant pas d’hier. En effet, dès 1904 Dock observe l’effet positif sur la régression des tumeurs d’une infection virale. La recherche sur le potentiel curatif des virus sur les tissus tumoraux s’est poursuivie, mais c’est seulement à partir des années 1990 que la virothérapie oncolytique a connu une véritable avancée l’essor des nouvelles technologies en médecine (biologie et génétique moléculaire) ayant permis d’optimiser ce procédé.
Le traitement récemment testé sur les deux patientes repose sur la capacité qu’ont naturellement certains virus à infecter de manière très sélective des cellules tumorales et à les détruire sans pour autant léser les cellules saines adjacentes. Grâce aux nouvelles technologies, le génome viral pouvant être modifié, il est possible d’améliorer la sélectivité des virus par rapport aux cellules tumorales , ou les rendre totalement inoffensifs pour les tissus sains de l’hôte. Certains virus correspondent à ces critères tels que les adénovirus, les herpès virus, les réovirus, le virus de la rougeole, le virus de la vaccine, et pourraient donc probablement un jour constituer un panel de traitements contre le cancer.
Après ce premier succès, les chercheurs projettent de réaliser un essai clinique similaire sur un plus grand nombre de patients. Les progrès de la recherche sur le cancer avancent à pas de géant, et suscitent d’immenses espoirs, dans l’optique de développer un jour ces « procédés sur mesure » de manière à ce qu’ils puissent sauver un plus grand nombre de personnes.
Quand on a des proches et des connaissances atteints de cancer, il est tellement frustrant de lire des résultats prometteurs et de constater que les essais cliniques ont toujours lieu… aux USA. Y compris si des recherches ont été menées par des équipes françaises….Virothérapie, radio-immunothérapie, etc., pas d’essais en France.
Le plus frustrant c’est que la recherche contre ce fléau se fait en Europe et aux USA.Et nous Arabes, avec des moyens financiers considérables, qu’avons-nous fait pour lutter contre ce mal?
Oui, l’argent est « le nerf de la guerre » pour la recherche, et ensuite pour le développement de produits « d’utilité publique » dans lesquels les labos pharmaceutiques ne souhaitent/peuvent pas investir. L’argent est employé à tellement de fins qui ne sont pas bénéfiques, ou pas bénéfiques pour tous en tous cas…. l’humanité a du progrès à faire.
je partage totalement votre opinion.L’exemple le plus frappant c’est qu’on n’a pas encore trouvé un vaccin contre la paludisme, premier »syrial killer » en Afrique.Pourquoi? Car le continent noir n’intéresse pas les labos pharmaceutiques en occident.Question de fric!