Le 24 avril 2014, date effective de l’entrée en production de la nouvelle Centrale laitière de Sidi Bouzid. Cette ville située au centre du pays, a eu droit à un nouvel acquis qui ne pourra que renforcer son développement et résorber un tant soit peu le taux de chômage « , un fléau qui ravage notre gouvernorat » nous dit Ahmed, un jeune chômeur depuis deux ans qui, malheureusement pour lui, n’a pas été recruté dans ce nouveau projet.
Délice Danone a choisi la zone industrielle Lassouda, située à quelques kilomètres de la ville de Sidi Bouzid pour installer sa nouvelle centrale laitière. L’inauguration d’un tel projet ça se fête. D’ailleurs, devant le portail de la centrale laitière, la musique populaire animait le lieu et quelques chevaliers exhibaient leurs prouesses pour accueillir invités et visiteurs le 21 juin 2014.
Tout l’espace respire la joie, notamment celle des ouvriers récemment recrutés. L’un des ouvriers, qui a préféré garder l’anonymat, nous a confié que sa période de chômage a duré plus de trois ans avant qu’il ne soit recruté « comme par miracle au moment où le désespoir a failli le tuer« .
Le cas de ce jeune homme est celui du reste des employés. Aujourd’hui, ils partagent la même joie : celle d’avoir un emploi stable . » « Nous avons déjà peiné à cause du travail informel et de la précarité« , nous affirme un autre ouvrier. D’ailleurs la nouvelle centrale laitière a embauché pour le moment 227 personnes dont 100 sont diplômés de l’enseignement supérieur et le nombre évoluera à 340 employés.
Ladite centrale s’étend sur 22 000 m2. Elle produit 250 000 litres de lait par jour. Il est prévu d’atteindre les 400.000 litres par jour en 2015 et les 600 000 litres par jour en 2016. Quant au coût d’investissement, il avoisine les 60 millions de dinars.
Toutes les interventions ont convergé vers un seul sens : l’importance du projet et la nécessité de donner un coup de pouce au développement régional de Sidi Bouzid : » La Centrale laitière répond à toutes les normes internationales et œuvrera à la maîtrise de la production laitière, nous explique Walid Bel Harf, directeur adjoint de la Centrale. Étant donné que Sidi Bouzid est proche des gouvernorats du sud tunisien, la logistique ne posera pas de problème pour la Centrale laitière ».
(UGTT), Bouali Mbarki, secrétaire adjoint de l’Union générale tunisienne du travail, par-delà sa qualité de syndicaliste, s’est exprimé avec plein d’émotion et pour cause, il est originaire de cette ville, précise-t-il. Fier et heureux de la réalisation de ce projet, le syndicaliste a estimé que la réussite d’un tel projet est un signal fort pour d’autres investisseurs et il ne peut que les encourager à investir à Sidi Bouzid et dans d’autres régions intérieures.
Voulant être rassurant, M. Mbarki a nié tous les préjugés qui circulent autour de ce gouvernorat. » La ville de Sidi Bouzid n’est pas sans jouir d’un climat de sécurité favorable propice à l’essor de toute activités économique et l’infrastructure et bel et bien solide « , dit-il avec confiance. Et d’ajouter que toutes les conditions sont aujourd’hui réunies pour que les investisseurs puissent investir davantage.
Pour Amâar Khababi, gouverneur de Sidi Bouzid, un tel projet répond certes aux attentes des jeunes de la région et réalise l’une des revendications de la révolution, à savoir la création de nouveaux postes d’emploi, avant de donner un aperçu sur la richesse agricole de son gouvernorat (30 000 vaches capables de produire 350 000 litres de lait collectés dans 13 centrales laitières).
Lassâad Chaal, ministre de l’Agriculture, a avancé qu’un tel projet est certainement capable d’apporter une valeur ajoutée à la ville, promouvoir le secteur agricole et encourager la maîtrise de l’énergie. Dans une déclaration accordée à leconomistemaghrebin.com, Salah Dakhlaoui, avocat du groupe Délice Danone, a affirmé que ce projet est pionner dans la ville. C’est pourquoi, il espère que l’infrastructure de Sidi Bouzid s’améliore afin de faciliter le travail et la logistique de la production laitière. De même, il n’a pas caché son inquiétude du » fléau que constitue la bureaucratie ».