Le chef du Gouvernement tunisien, Mehdi Jomaa, s’est rendu à Bruxelles après une visite d’Etat en Allemagne, où il a accordé une interview à Euronews.
Interrogé sur ses démarches à l’extérieur, Mehdi Jomaa a annoncé que la Tunisie est à une étape où il faut faire connaître ce qui s’y passe réellement. «On est passé par des moments difficiles, et c’était très important de donner cette image d’une Tunisie très dynamique, d’une Tunisie nouvelle, d’une Tunisie qui est en train de se stabiliser et d’une Tunisie qui peut accueillir à nouveau les investisseurs et les visiteurs. Et puis donner notre point de vue, et l’expliquer concernant ce qui se passe dans la région», a tenu à préciser le chef du Gouvernement.
A propos du volet de l’aide de l’Allemagne pour préserver les frontières tunisiennes des attaques terroristes en provenance de Libye, M. Jomaa a déclaré que «l’Allemagne a un savoir-faire important dans la maîtrise et le contrôle des frontières. Il y a aujourd’hui nécessité en Tunisie de renforcer ce contrôle».
Et d’ajouter que la Tunisie dipose de ressources humaines aptes à être formées à toutes les techniques. Et c’est dans ce sens-là que la Tunisie travaille avec l’Allemagne et avec d’autres pays amis.
Les attaques terroristes ne se limitent pas à la Libye, elles proviennent également de Syrie lui a-t-on demandé, en référence au Djihad des Tunisiens en Syrie. En réponse à cette question, M. Jomaa a fait savoir que la Tunisie fait de gros efforts, et ce, depuis des mois pour essayer de stopper ce flux-là. Elle a réussi à en diminuer une large partie, mais il reste encore des Tunisiens combattants en Syrie, comme ceux d’autres nationalités.
En effet, » la Tunisie est consciente de l‘étendue des dégâts aujourd’hui, parce que toutes les nationalités se trouvent sur le terrain. Et elle travaille en collaboration avec ses voisins, et les pays amis qui sont concernés par cette question, pour essayer de faire face à ce fléau et de se protéger« , a renchéri le chef du Gouvernement.
Et d’ajouter : «L’existence et la persistance de foyers de tension démontrent qu’il est important de soutenir cette expérience tunisienne afin qu’elle aboutisse, et puisse faire entrevoir d’autres perspectives à ces jeunes-là. Et c’est fondamental d’aider cette expérience tunisienne à réussir », a t-il estimé.
«Nous faisons le nécessaire pour faire revenir les touristes»
Interrogé sur le secteur du tourisme en Tunisie post-révolution, Mehdi Jomaa a déclaré que malgré la révolution, malgré cette image qui s’est dégagée d’une certaine tension, aucun touriste n’a été touché, y compris aux pires moments de la crise. «Aujourd’hui, je peux vous assurer que nous faisons le nécessaire pour faire revenir les touristes. Je pense que nous comprenons leur attentisme. Mais il est temps maintenant de reprendre le chemin de la Tunisie. La Tunisie les attend, et ils trouveront tout le bonheur qu’ils ont toujours su savourer en Tunisie. Donc c’est une question d’image, et cette tournée dans les pays européens, l’une de ses dimensions, c’est de porter ce message rassurant, et d’inviter nos chers amis européens à revenir en force en Tunisie», a souligné M. Jomaa.
Pour finir, la dernière question a porté sur les prochaines élections présidentielle et parlementaires en Tunisie et l’éventuelle candidature de Mehdi Jomaa à la Présidence de la République Tunisienne.
A cette question, M. Jomaa a signalé que son rôle est un rôle important, c’est d’offrir les éléments, et les conditions, pour que les élections se déroulent dans les meilleures conditions.
Les partis politiques, leur rôle, c’est de trouver la formule qui leur convient, sous forme de coalition ou autre, pour élire le président qu’ils considèrent le plus à même de représenter les Tunisiens et d’apporter le consensus.
«Donc je resterai à distance par rapport à cette question, et je resterai dans la stricte application pour accomplir ma mission et mon rôle sans interférer dans les questions qui ne me regardent pas directement. Et surtout, je ne suis pas candidat. Je me concentre seulement sur la réussite de la dernière étape du processus démocratique », a conclu Mehdi Jomaa.