Dans le dernier communiqué de la BCT daté du 25 juin 2014, le Conseil d’Administration a décidé de «relever le taux d’intérêt directeur de la Banque Centrale de 25 points de base, pour le porter à 4,75%, et ce, afin de contenir les effets de la hausse de l’inflation et son impact sur la détérioration du pouvoir d’achat du citoyen».
Contacté par leconomistemaghrebin.com, Abdelkader Boudriga, Universitaire, a fait savoir, dans ce sens, que «l’indice général des prix à la consommation qui a poursuivi sa hausse en mai 2014 pour atteindre 5,4% en glissement annuel, n’est pas sensible au taux d’intérêt directeur de la BCT, d’où il n’y a pas de rapport direct. Mais, il faut y voir théoriquement un rapport, si la demande de crédits sera sensible au taux d’intérêt. Or en Tunisie, le consommateur ne va pas renoncer à solliciter un crédit parce quele taux d’intérêt a été relevé».
De ce fait, M. Boudriga a précisé qu’en relevant le taux d’intérêt, il y aura deux impacts : direct et indirect.
«L’impact direct passe par la réduction des demandes de crédits à la consommation. Mais pour le coût du crédit, cette augmentation n’a pas un impact intéressant parce qu’en relevant le taux d’intérêt, l’annuité remboursée va augmenter. Or, en Tunisie, on est plafonné à 40% », a souligné l’universitaire.
Quant à l’impact indirect, qui touche la capacité d’emprunt, il reste encore à vérifier !
Interrogé sur les causes de cette augmentation, Abdelkader Boudriga a rappelé que selon la BCT, l’augmentation du taux d’intérêt a pour but de contenir les effets de la hausse de l’inflation, au moment où «on n’est pas à un niveau très élevé par rapport aux mois précédents».
En effet, la cause principale se résume, d’une part, dans le niveau historique que connaît le montant de la liquidité, qui se situe à 5,6 milliards de dinars contre 5,3 MDT un mois auparavant, et d’autre part, le taux d’intérêt moyen sur le marché monétaire qui s’est établi à 4,73%, tandis que le plafond était de 4,75%.
«La BCT est, donc, obligée de relever le taux d’intérêt pour permettre au marché interbancaire de fonctionner normalement», conclut-il.