Le projet Crédit Bureau de Tunisie a été lancé officiellement aujourd’hui 9 juillet à Tunis en présence de représentants de l’UTICA, de la Caisse générale de compensation ( CGC), de la société financière internationale (SFI) et de nombreuses institutions financières et économiques nationales.
Hichem Elloumi a, au nom de l’UTICA, estimé que le projet en lui-même est pertinent et arrive à un moment où l’économie tunisienne traverse une période difficile caractérisée par des investissements en baisse, un accroissement du chômage et des exportations en chute libre. Cependant, a-t-il ajouté, la thématique abordée par le projet est au cœur de celle qu’affronte l’entreprise tunisienne, à savoir l’accès au crédit et les créances douteuses. La gestion du risque est, en effet, un souci majeur pour la PME et la très petite PME et la création d’un Crédit Bureau ne peut qu’améliorer la crédibilité et le ranking de la Tunisie. C’est pour ces motifs que l’UTICA appuie la création de cet organisme privé à condition qu’il facilite l’accès aux crédits, introduise plus de souplesses et de rapidité dans les procédures d’octroi de ces crédits, s’interrogeant sur les garanties que va donner ce Crédit Bureau aux entreprises et aux particuliers quant à la confidentialité des données qu’il va gérer. Le représentant de l’UTICA a souhaité que ce Crédit Bureau participe au soutien des entreprises en difficulté à travers la fourniture d’une bonne information et d’une bonne évaluation des risques.
Prenant ensuite la parole, le représentant de la SFI a souhaité la bienvenue à la nouvelle institution et a déclaré que la SFI encourage ce genre d’initiative privée d’autant qu’il y a insuffisance d’informations financières dans ce domaine en Tunisie. Ce genre d’organisme a ajouté l’intervenant devra contribuer à baisser le taux des créances accrochées et augmenter le taux de pénétration du crédit dans l’économie tunisienne. La création de ce bureau bénéficiera aux très petites PME et leur facilitera l’accès au crédit en fournissant aux bailleurs de fonds plus d’informations financières et d’historique de crédit. Ce type de bureau devrait accroître la bancarisation de l’économie tunisienne. Il est important, a ajouté l’intervenant, que le Crédit Bureau coopère avec des organismes non bancaires (STEG, SONEDE..) pour collecter l’information utile et nécessaire. De même, pour le représentant de la SFI, il y a complémentarité entre la centrale des risques de la BCT ( qui gère les risques systémiques) et ce Crédit Bureau qui est un organisme privé et ne coûte rien à l’Etat.
L’objectif de ce projet consiste, en outre, à contribuer à la réduction des créances douteuses auprès des établissements de crédit, à assurer une meilleure gestion du risque client et à améliorer le recouvrement des créances pour l’ensemble des acteurs et des secteurs économiques. Ce projet a également un rôle social puisqu’il contribue à faciliter l’accès au financement pour les PME et les jeunes entrepreneurs et à réduire l’exclusion financière, tout en prévenant le surendettement.
Les institutionnels appuyant le projet (CDC et Capsa Capital) et les promoteurs présenteront le modèle retenu et les étapes qui restent à réaliser, avec l’objectif d’avoir un Crédit Bureau opérationnel au service des différents agents économiques, à partir du mois de juin 2015.
A cet événement, qui annonce la naissance de cette composante essentielle pour un système financier sain et stable, seront invités les PDG des banques, des établissements financiers, des institutions de microfinance, des assurances, de la STEG, de la SONEDE, des opérateurs de télécommunication, de la CNSS, de la CNRPS, des directeurs de la Banque Centrale de Tunisie, du ministère des Finances et de l’Economie, de l’Autorité de contrôle des institutions de microfinance, du ministère de l’Industrie, le président du CMF, le président et les membres de l’Instance nationale pour la protection des données à caractère personnel, les présidents et délégués généraux de l’APTBEF, du CGA et de la FTUSA, des Auditeurs et Commissaires aux comptes et des membres du bureau de l’UTICA.
« Le Crédit Bureau contribue à faciliter l’accès au financement des PME, à réduire l’exclusion financière et à réduire de manière substantielle le taux des créances douteuses et litigieuses pour les établissements de crédit. Pour les institutions de microfinance (IMF), appelées à connaître une très forte croissance ces prochaines années, le Crédit Bureau, couvrant plusieurs secteurs d’activité, pourrait prévenir les prêts croisés entre IMF ainsi que les prêts croisés entre IMF et banques préservant ainsi la qualité des actifs des institutions financières et limitant le surendettement des ménages », lit-on dans un communiqué de la société Mitigan qui travaille depuis plusieurs années sur la mise en place d’un Crédit Bureau en Tunisie.