C’est fait, c’est connu, c’est fixé ! C’est sous le titre sans appel, « Investir en Tunisie« , que va se tenir le 8 septembre prochain cette rencontre des amis de la Tunisie, comme confirmé tout récemment par le ministre des Affaires étrangères, Mongi Hamdi.
Notre ministre, pour avoir été haut responsable au sein de la CNUCED, et même occupé le poste de chef du cabinet du secrétaire général de la Conférence des Nations unies pour le commerce et le développement à Genève, entre 2012 et 2013 avant d’être nommé à la tête du département des Affaires étrangères au sein du gouvernement Jomâa, est rompu à ce genre d’exercice.
Ses 25 années d’expérience au sein du système des Nations unies et son réseau de relations associé à celui, dont dispose au sein de l’Union européenne, Tahar Sioud, chargé de la coordination de cette rencontre, suffiront largement et sans doute aucun à convaincre et réunir les pilotes du développement international. Ils seront présents à « Investir en Tunisie »
Cependant, tous deux ne sont pas sans ignorer que le succès de telles grandes messes dépend largement de la qualité des projets qui seront présentés aux partenaires.
Or à ce jour, hormis les quelques parcimonieux communiqués diffusés, rien ne transpire au sujet de cet événement voulu pour impulser une dynamique nouvelle à l’investissement dans notre pays. Nul ne sait trop comment avancent les travaux préparatoires ni à quel stade ils se trouvent. Du reste une simple visite des sites des principales institutions qui devraient être à la manœuvre, ministère du Développement et de la Coopération internationale, UTICA, FIPA, API, APIA et autres suffit pour nous en convaincre. Aucune de ces structures n’en parle, même pas le site officiel de la diplomatie tunisienne !
Pas de programme, pas de projets connus, pas d’objectifs concrètement ciblés à un mois de la date prévue. Un tel déficit de communication se passe de tout commentaire. Ce qui est certain c’est que le thème central des échanges va tourner autour des conditions plus que nécessaires: celles de la sécurité et de la stabilité. Un regard jeté en direction de notre frontière sud-est n’invite ni à l’enthousiasme ni à l’optimisme.
Ce sentiment de frustration nous en avons eu un avant-goût lors du Tunisia Investment Forum – TIF 2014; organisé en juin dernier par FIPA. Il en sera de même pour la rencontre à venir laquelle sera suivie, un mois plus tard, par le Carrefour d’affaires et de technologie – CAT 2014, organisé par l’APII du 16 au 18 octobre 2014. Même si l’auditoire est différent l’idée reste la même.
Un regret toutefois, celui de ne pas avoir recherché de synergies entre ces trois initiatives. Trois actions d’envergure à 4 mois d’intervalle ça fait désordre.
Le coup étant parti, il relève désormais de notre seule responsabilité d’exposer clairement, avec courage et concrètement les dispositions prises, les mesures adoptées, les réalisations effectives et non nous contenter de projections. Le langage axé sur « c’est maintenant qu’il faut investir » ou exprimant « de bonnes volontés » est largement dépassé. Les chiffres parlent d’eux-mêmes avec des IDE à -25,7% pour les 5 mois 2014 par rapport à la même période en 2013, au niveau de l’industrie, les déclarations sont en chute libre , -33,4% durant les 6 premiers mois de l’année comparativement au premier semestre 2013. Les déclaration sous le régime 100% export étant les plus touchées avec -27,5% durant la période d’observation..
Les questions qui seront donc immanquablement posées au cours de la rencontre ‘Investir en Tunisie » par les participants partenaires vont, au final, s’articuler autour de « que voulez vous faire », « comment allez vous faire » et « comment pouvons-nous vous accompagner ? » .
A défaut d’apporter les réponses espérées, « Investir en Tunisie » sera un autre coup d’épée dans l’eau !