Suite à l’annonce du gouvernement de la suspension des activités de 157 associations soupçonnées d’activités terroristes, Human Rights Watch Tunisie ( HRW Tunisie) a réagi dans un communiqué, mercredi dernier, pour dénoncer une action arbitraire, disproportionnée qui ne suit pas les procédures légales. Une réaction du HRW qui a suscité un tollé parmi bon nombre de Tunisiens qui ont considéré ce communiqué comme une incitation au terrorisme du moment qu’il prend la défense d’associations soupçonnées de financer le terrorisme.
En réponse à ces « allégations », Amna Guellali, de Human Rights Watch, vient de publier, aujourd’hui 16 août 2013, un statut sur sa page Facebook dans lequel elle explique cette prise de position. « Je ne répondrai pas à ceux qui nous accusent de défendre le terrorisme, accusation bien sûr absurde et qui ne mérite pas qu’on s’y attarde », écrit-elle de prime bord expliquant qu’au HRW « toute mesure exceptionnelle contre les droits de l’Homme ne doit être qu’un dernier recours et faite en suivant les lois applicables quand elles sont justes. Des mesures exceptionnelles décidées par le gouvernement en dehors de toute légalité, c’est la porte ouverte à toutes sortes d’abus… Petit à petit, l’exception deviendra la règle. Ce qui s’est passé en Egypte en est l’exemple le plus frappant : ils ont d’abord commencé par interdire les associations et les partis politiques proches des frères musulmans, là personne ou presque n’a réagi, mais ensuite ils se sont attaqués aux associations laïques, et mis en prison des militants laïcs, certains des chefs de file de la révolution Egyptienne ».
Emna Guellali rappelle, par ailleurs, en ce qui concerne les accusations contre HRW qui défend uniquement les terroristes et les islamistes « les communiqués de presse que nous avons publiés sur Jaber Mejri ; sur Zied el Héni, Zouhair el Jiss et Walid Zarrouk quand ils ont été poursuivis pour diffamation, de même que nous avons défendu Amina et Weld el 15; je rappelle que nous avons défendu des juges révoqués arbitrairement par Bhiri ; je rappelle que dès juillet 2012 nous avons publié une enquête sur le laxisme du gouvernement vis-à-vis d’attaques et de crimes commis par des salafistes ».