La Banque africaine de développement (BAD) a publié le rapport annuel 2014 portant sur ses activités en Afrique du Nord, intitulé «La recherche de l’inclusion», tirant constat que le Maroc, l’Algérie, la Tunisie, la Libye et l’Egypte ont affiché, avant 2011, une performance moindre que la moyenne en matière de croissance inclusive.
Ce rapport a dévoilé que les pays d’Afrique du Nord ont une opportunité historique à saisir. Les dynamiques démographiques continueront de générer une masse de travailleurs sans cesse croissante jusqu’en 2020. Des dynamiques qui pourraient favoriser une forte croissance.
Selon la même source, un nouvel indice permet d’évaluer le caractère inclusif de la croissance, sur la période 2008-2010. C’est la Tunisie, qui, dans la région, décroche le meilleur classement, suivie de l’Egypte, de la Libye, du Maroc et de l’Algérie.
La BAD a, également, affirmé que les inégalités entre les groupes sociaux se sont fortement accentuées sur le marché de l’emploi et entre les régions. Des inégalités qui s’avèrent, selon le rapport, les principaux freins au caractère inclusif de la croissance. Ce rapport a mis au point les marchés du travail respectifs de la région qui sont à deux vitesses, marqués par une fracture importante entre secteurs formel et informel.
Le taux de participation au marché du travail de la population en âge de travailler reste, selon la BAD, très faible, soit inférieur à 50 %.
Le taux de chômage avoisine, quant à lui, les 10% dans tous les pays d’Afrique du Nord, soit plus que la moyenne mondiale.
Par ailleurs, les jeunes de 15 à 24 ans risquent d’être trois fois plus au chômage que les adultes de 25 ans et plus. Le chômage est particulièrement élevé parmi les jeunes gens éduqués et les femmes. Ces dernières sont deux fois plus susceptibles d’être au chômage que les hommes. Les jeunes femmes âgées de 15 à 24 ans sont trois fois plus exposées au chômage que les femmes de plus de 24 ans.
D’autre part, le chômage de longue durée conduit souvent à un retrait du marché de l’emploi, à la pauvreté, à une marginalisation et des troubles sociaux.
Par conséquent, le rapport annuel de la BAD a démontré qu’une forte proportion de travailleurs nord- africains occupe un emploi précaire dans le secteur informel. Ces travailleurs connaissent des conditions de travail défavorables par rapport à ceux du secteur formel, et perçoivent souvent de bas salaires.
Dans le même sillage, la BAD a révélé que les revenus et d’autres indicateurs de bien-être diffèrent en fonction des zones géographiques. Ces différences se reflètent dans la qualité des services publics et des aides sociales octroyées, dans les opportunités d’emploi dans le secteur privé, ainsi que dans l’appui public au développement de ce secteur.