Invité à l’ouverture officielle aujourd’hui de la conférence sur « La liberté économique en Tunisie » organisée conjointement par l’Economiste Maghrébin et la Fondation Friedrich Naumann pour la liberté, en collaboration avec le Fraser Institute ainsi que l’Arab Center for Scientific Research and Human Studies, Chedly Ayari, Gouverneur de la Banque centrale de Tunisie (BCT), a affirmé que les défis pour cette liberté sont multiples.
Evoquant les grands axes de la liberté économique, M. Ayari a notamment mis l’accent sur l’axe d’investir. « Peut-on imaginer des espaces de non-liberté (les contraintes étatiques) ? Faut-il s’ouvrir sur l’investissement étranger et le commerce international ? », s’est interrogé le Gouverneur de la BCT. Ces problématiques exigent, selon M. Ayari, un grand débat.
Et d’ajouter que les prix en Tunisie, dont une grande partie est déjà libéralisée, posent aujourd’hui un sérieux problème : « Il faut à mon avis opter pour une libéralisation, mais de manière à faire en sorte que les prix convergent avec les prix internationaux. Il faut aussi augmenter la flexibilité du taux de change », a-t-il précisé.
Le Gouverneur de la BCT a, par ailleurs, mis l’accent sur le mix entre ce qui est régi par la loi, par la réglementation et par les cahiers des charges. « Ce mix n’est pas encore clair en Tunisie. Faut-il libéraliser l’économie par la loi ? Quel sera l’impact de cette libéralisation pour définir les espaces économiques ? « , dit-il.
M. Ayari n’a pas manqué d’appeler à mettre en place une réforme fiscale pour pouvoir « concilier l’inconciliable ». « Comment distribuer les revenus de manière à atteindre une certaine équité et une solidarité fiscale et créer des espaces de libéralisation fiable ? », s’est interrogé M. Ayari.
Evoquant les zones de libre-échange, le Gouverneur de la BCT a indiqué qu’il faut d’abord mettre en place les bonnes pistes pour pouvoir réussir l’ouverture de l’économie tunisienne sur l’économie internationale. S’agissant des entreprises publiques, il n’a pas manqué d’affirmer que le problème de la mauvaise gouvernance dans ces entreprises est plus grave que celui de la capitalisation. « L’avenir est dans le partenariat public-privé. Il faut, à mon sens, créer une synergie entre le secteur public et le secteur privé », a-t-il recommandé.
Quant au modèle de développement, le gouverneur de la BCT a fait savoir que les prochains gouvernements auront pour priorité d’ouvrir le débat sur les espaces de la liberté économique en Tunisie, la nécessité de créer une synergie et la mise en place d’un plan pour les cinq prochaines années.
A la fin de son intervention, M. Ayari a précisé qu’il y a des choix à faire et des débats à ouvrir quant à l’espace de liberté économique et le contrôle. « Il faut mettre l’accent sur ces questions de haute importance pour l’avenir du pays, mais avec moins d’idéologie tout en prenant en considération la création de la richesse et des nouveaux postes d’emploi. Le rôle du privé dans cet effort est crucial », a conclu M. Ayari.