Lors d’un séminaire sur le thème «Les droits des femmes en période électorale et la place de la loi intégrale dans la lutte contre la violence à l’égard des femmes et des filles», organisé ce matin, Neila Châabane, secrétaire d’Etat chargée des Affaires de la femme et de la famille, a annoncé que 47% des candidats aux prochaines élections législatives sont des femmes avec, seulement, près de 12% comme têtes de liste. Elle a souligné que la participation de la femme à la vie politique demeure encore modeste et doit être renforcée, afin de garantir l’égalité totale entre l’homme et la femme, notamment au niveau de l’accès aux postes de décision.
«Aujourd’hui la Constitution stipule la parité et l’égalité des chances, mais il convient de mettre en place des mécanismes et des moyens permettant d’appliquer ces lois pour garantir les droits des femmes et leur épargner toute forme de discrimination ou de violence», a-t-elle précisé. A cet égard, une loi-cadre sur la violence à l’égard des femmes est, selon ses dires, en cours d’élaboration avec la participation d’experts et des représentants de la société civile dans le cadre d’une approche participative.
De son côté, Chafik Sarsar, président de l’Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE), a martelé que l’instance a respecté le principe de parité et d’alternance homme-femme dans la validation des listes électorales. Il a ajouté que l’ISIE œuvre à mettre en place une stratégie de gestion des risques en période électorale pour garantir le succès de l’ensemble de l’opération électorale.
M. Sarsar a mis l’accent sur l’importance d’appliquer la loi, indiquant que le code électoral comporte cinq articles qui parlent de la violence et qui prévoient des sanctions sévères allant jusqu’à cinq ans d’emprisonnement dans certains cas pour les récalcitrants.
«Il demeure, donc, nécessaire de conclure des chartes de bonne conduite en période électorale pour lutter contre la violence et garantir un climat sain et démocratique », a-t-il dit, appelant tous les partis et les composantes de la société civile à contribuer à ces efforts.
Dans le même sillage, Laura Baeza, ambassadeur chef de la Délégation de l’Union Européenne en Tunisie, a indiqué que l’UE financera, à partir de janvier 2015, un nouveau programme bilatéral de 7 millions d’euros pour la réduction des inégalités homme-femme au niveau national, régional et local.
«Ce programme permettra de lancer des projets qui seront mis en œuvre par des organisations de la société civile et inclura un volet d’appui à la participation des femmes à la vie politique, ainsi qu’un volet sur la lutte contre la violence», a-t-elle déclaré, rappelant que l’UE finance, actuellement, plus de dix initiatives en Tunisie sur l’égalité homme-femme.
Mme Baeza a appelé, au final, toutes les femmes tunisiennes à bien regarder les différents programmes électoraux pour pouvoir faire le bon choix de leurs représentants au Parlement, estimant qu’une assemblée où il y a une large participation des femmes est une assemblée qui sera en mesure de défendre et de promouvoir les droits des femmes.