Pas plus loin qu’en France où un tel marché est florissant dans les cigarettes. L’étude réalisée par KPMG montre que l’année passée, en 2013, un paquet de cigarettes sur quatre était vendu hors circuit des buralistes. Très exactement 25,2% des ventes totales contre 22,6% en 2012.
Qualifié de drame par le président de la Confédération des buralistes, la situation est aggravée par les trois augmentations successives des prix des cigarette en quinze mois. Ce qui n’est pas sans favoriser davantage la poussée du commerce informel de ce produit. C’est l’Etat de droit qui est bafoué, ajoute encore ce représentant du syndicat professionnel. En tête des pays où les consommateurs vont se fournir: la Belgique et l’Algérie. Les entrées en France de cigarettes à l’origine de ces deux pays ont grimpé respectivement de 99% et 85% entre 2012 et 2013, pour passer la barre des 2 milliards d’unités, juste derrière les ventes en duty-free (2,62 milliards).
Comment s’approvisionnent les consommateurs en cigarettes? Certainement pas sur le trottoir mais en ligne et livrés à domicile. Conséquence: l’ardoise fiscale présente un manque à gagner de 3 milliards d’Euros, soit près du tiers des recettes fiscales provenant en 2013 des ventes de cigarettes. Quant à l’impact social, ce sont 2.500 emplois de perdus avec la fermeture des bureaux de tabac.
Ce qu’exige aujourd’hui ce syndicat ? des actions concrètes, efficaces et mesurables comme le blocage des sites de vente de tabac en ligne et le renforcement des moyens de contrôle (douanes et gendarmerie) pour lutter contre l’importation illégale de tabac.
C’est un peu comme chez nous, sur une échelle encore plus large, car les trafiquants, bien de chez nous, n’ont certainement pas de leçons à prendre sur ce terrain. Peut-être même sévissent-ils outre-mer.