Plusieurs études ont montré que les 100 premiers jours dans la vie d’un nouveau gouvernement étaient toujours les plus décisifs car durant cette période un gouvernement élu est censé entamer les réformes promises durant la campagne électorale. Dans cet ordre d’idées, NOU-R (Forum pour une Nouvelle République) a tenu une conférence-débat qui s’intitule « Les 100 premiers jours du gouvernement. Les propositions des partis« . Les partis ne se sont pas fait prier et ont répondu présent à l’appel, contrairement à Nidaa Tounes et au mouvement Ennahdha. Devant un parterre composé d’économistes, de journalistes et de citoyens, les représentants des partis présents ont dévoilé leurs propositions d’actions à entreprendre.
Pour le représentant du parti Al-Massar, Anouar Ben Nawa, la première action à entreprendre est d’adresser des messages d’assurance et de paix à l’ensemble des Tunisiens. Il pense que le fait de réconforter les citoyens demeure important dans la conjoncture actuelle. Comment rassurer les Tunisiens ? À cette question il répond qu’ « il faut veiller à l’amélioration de la qualité de la vie des citoyens. » De même, l’intervenant a insisté sur le facteur « confiance » : « Il faut oeuvrer à rétablir la confiance entre le gouvernement, les citoyens et les acteurs économiques étrangers et locaux« .
D’autre part, il a cité plusieurs chantiers à engager tels que le parachèvement de la mise en place des institutions républicaines, la réforme de l’éducation et de l’administration et la décentralisation de cette dernière.
Pour Hichem Ben Fadhl, membre de la commission économique d’Afek Tounes, le consensus et la concertation sont les deux mots d’ordre autour desquels l’Etat doit travailler : « Les syndicats patronaux et les syndicats ouvriers, notamment l’(UGTT), l’(CGTT)L’(UTICA) et (CONECT) doivent participer à l’élaboration d’un programme économique et social en concertation avec le gouvernement, dans un esprit de concertation et de consensus », dit-t-il. D’après l’intervenant cette forme de concertation est l’une des priorités urgentes du gouvernement.
Pour ce qui est du chantier économique, Hichem Ben Fadhl propose de rétablir la confiance des investisseurs étrangers et locaux, l’augmentation des recettes de l’Etat, la garantie des équilibres budgétaires et l’amélioration du pouvoir d’achat des citoyens.
Si pour les autres partis les priorités sont économiques, pour Walid Balti, représentant du Courant démocratique, la priorité relève de l’ordre de la sécurité : « La priorité de mon parti est la lutte contre le terrorisme et la garantie de la sécurité », déclare-t-il au début de son intervention. Par quel moyen ? D’après Walid Balti cette lutte se fera essentiellement au niveau de l’interdiction de tout financement pour les groupes terroristes, la protection de toutes les frontières tunisiennes. Il semble que Walid Balti est le premier à proposer l’introduction du thème du terrorisme dans le programme de formation des agents de sécurité : « Nous proposons d’enseigner l’histoire du terrorisme, la psychologie du terroriste, et les méthodes utilisées par les terroristes dans les cours des futurs soldats et membre de la BAT », propose-t-il.
Pour ce qui est des défis à relever pour le bien de l’ économie nationale, M.Balti est revenu sur l’importance de la trêve sociale :« La trêve sociale est garante de la relance de la production. Il faut aboutir à cette trêve par le biais d’un dialogue national », insiste-t-il.