Dans le cadre des événements qu’elle organise en Tunisie, Sage a dévoilé les résultats d’une enquête sur les attentes des entreprises tunisiennes en informatique de gestion. L’Economiste Maghrébin présente les résultats détaillés de cette importante enquête qui ont concerné une soixantaine d’entreprises 100% tunisiennes employant entre 100 et 500 salariés. Notons que 53% des personnes sondées sont des directeurs des départements informatiques d’entreprises, le reste étant composé de décideurs.
Comment réagissent en définitive les entreprises tunisiennes à l’égard des logiciels de gestion ? Quels sont les enjeux ? Quels sont les critères d’investissement ?
Présentés par Benoît Gruber et Yannick Faure, respectivement vice-président de Corporate communication & Brand, Sage Mid-market Europe et Area manager Tunisie, les résultats de l’enquête donnent un comparatif entre le marché tunisien et le marché européen.
Selon les résultats de l’enquête, 64% des entreprises tunisiennes considèrent qu’améliorer l’efficacité de leur entreprise est le principal défi qu’une solution de gestion doit relever. « Soutenir la croissance » a été cité en 2e position par 58% des répondants. « Ça s’explique par la conjoncture économique », affirme Benoît Gruber.
Quels sont les facteurs d’investissements ? Contrairement à ce que l’on pense, le facteur prix n’a pas été placé par les entreprises tunisiennes en première priorité dans la décision d’investir dans des logiciels de gestion. 78% des entreprises interrogées classent le facteur relatif à la simplicité des fonctionnalités d’un logiciel de gestion comme premier facteur influençant la décision d’achat. En Europe, les entreprises s’intéressent beaucoup plus au prix des logiciels qu’à ses fonctionnalités. « La différence entre le marché européen et tunisien s’explique par l’expérience des entreprises européennes dans l’utilisation de ces logiciels », explique M. Gruber
S’agissant de l’interactivité avec les différents médias sociaux, l’enquête a montré que seulement 30% des entreprises interrogées (64% en Europe) accordent une importance aux fonctionnalités des médias sociaux. « C’est un problème générationnel lié aux aspects culturels. En Tunisie, le côté humain et le contact direct est très important », affirme Benoît Gruber.
Les décideurs informatiques tunisiens placent les outils d’aide à la décision au cœur de leurs préoccupations, puisque 38% des entreprises tunisiennes souhaitent investir dans des outils de Business Intelligence et 35% dans des solutions ERP pour développer leurs affaires. C’est le constat tiré de la première étude réalisée par Sage, auprès de 60 décideurs informatiques tunisiens en août dernier, sur l’évolution de leurs besoins en informatique de gestion et les défis qu’elles rencontrent.
Concernant leur business, 62% des entreprises tunisiennes interrogées citent le contrôle des coûts comme priorité principale suivie, à égalité, de l’amélioration de la trésorerie et la conquête de nouveaux marchés (44%).
« Les logiciels de gestion devraient constituer un élément clé de la stratégie de toute entreprise qui souhaite se développer. Or, aujourd’hui il existe une discordance entre les solutions installées et les besoins des entreprises. Chez Sage, nous avons l’habitude d’interroger notre écosystème pour être toujours plus proches des besoins des utilisateurs. Et nous constatons bien, au travers de cette étude, que les entreprises tunisiennes sont en pleines évolution : leurs attentes vis-à-vis de leurs solutions de gestion n’est plus uniquement d’optimiser des processus, mais bien de gérer des données pour les aider à relever leurs défis, d’où le besoin d’investir dans une solution ERP », observe Yannick Faure.
Autre résultat à souligner : concernant le cloud, il conserve une place prépondérante dans l’agenda IT, puisque près de 61% des entreprises tunisiennes envisagent d’investir dans des logiciels de gestion basés dans le cloud. 3/5 des entreprises tunisiennes souhaitent investir dans le cloud. 83% des entreprises interrogées ont moins de ¼ de leur solutions dans le cloud. « Le problème est lié à l’offre », affirmé M. Faure.
Les décideurs informatiques tunisiens mesurent le succès du déploiement des logiciels de gestion dans leur entreprise. Les deux critères d’évaluation sont : l’engagement des utilisateurs (53%) et l’amélioration de la satisfaction de leurs clients (42%).
« Les décideurs des entreprises du mid-market doivent placer l’utilisateur au cœur de leur réflexion et comprendre comment leurs collaborateurs pourront utiliser au mieux les investissements logiciels réalisés. Ils exigent de disposer de solutions éprouvées, centrées sur les attentes réelles de l’utilisateur », confirme Benoît Gruber.
En termes de critères de mesure de succès des logiciels de gestion, les entreprises européennes classent ces critères comme suit : la disponibilité du service, le degré d’impact sur leurs affaires, l’amélioration de la satisfaction client et l’engagement des utilisateurs. La comparaison entre le marché européen et le marché tunisien prouve que la tendance est complètement inversée. « En Tunisie, il s’agit d’une vision classiques vis-à-vis des systèmes informatiques », constate Yannick Faure.
Interpellé par l’Economiste Maghrébin sur la tendance maghrébine quant à l’utilisation des logiciels de gestion dans les entreprises maghrébines, Benoît Gruber a fait savoir qu’il n’y a pas de différence majeure entre le marché tunisien et celui d’autres pays maghrébins.
« Il n’y a pas de différence entre la Tunisie et l’Algérie. Par contre au Maroc, le marché est subventionné », explicite-t-il.