Mazen Chérif, expert des affaires sécuritaires et responsable du département de lutte contre le terrorisme dans le Centre tunisien pour l’étude de la sécurité globale, a estimé que le terrorisme en Tunisie et dans le monde passe par une période de désespoir, lors de son passage sur les ondes de Jawhra Fm, aujourdhui 24 octobre.
Ce désespoir, d’après l’expert, est dû au contexte international car « ceux qui ont soutenu les mouvances terroristes ne veulent plus les soutenir » ; et de rappeler la guerre menée par le général Haftar contre les groupes islamistes. Revenant sur la situation en Tunisie, Mazen Chérif a estimé que même les terroristes savent très bien qu’ils n’auront plus de place dans ce pays après les élections, si le peuple fait son choix.
Analysant la dernière opération survenue aujourd’hui à Oued Ellil dans le gouvernorat de La Manouba, le spécialiste a affirmé qu’elle présente les caractéristiques d’une réussite à tous les niveaux, notamment au niveau de la coordination entre les forces de l’ordre et préfigure une « maturité stratégique en matière de lutte contre le terrorisme ». Par ailleurs, il a souligné le rôle important des médias dans la lutte contre le terrorisme et la nécessité de la coordination entre les médias et les établissements de sûreté nationale dans ce genre de contexte : « Les médias sont une arme puissante qu’on doit savoir utiliser dans ce genre de contexte et c’est ce qui se passe partout dans le monde » rappelle-t-il, avant d’ajouter que la HAICA doit comprendre qu’il faut laisser les médias travailler.
Répondant à une question relative à l’implication des femmes dans cette opération aux côtés des terroristes, M. Chérif a déclaré que ce phénomène ne date pas d’hier et que plusieurs femmes ont commis des actes terroristes partout dans le monde, comme en Inde en 2008.
Pour l’analyste tunisien, ces femmes ne combattent pas pour une noble cause, car elles portent les armes contre leurs compatriotes et contre l’armée de leur pays. « Nous n’avons vu que cette femme utiliser son enfant comme bouclier humain, donc il est clair que la notion de la féminité et de la maternité n’existent plus chez elle ».
Par ailleurs, il a appelé l’Etat à mener une enquête pour trouver les responsables qui sont derrière l’endoctrinement des jeunes et leur affiliation aux mouvements terroristes afin de les dévoiler : « Cela relève de la responsabilité de l’Etat », précise-t-il. En effet, d’après le spécialiste, une fois que le jeune a été endoctriné, il peut difficilement échapper au point de non-retour.